La spéculation sur les prix des fruits et légumes sera une nouvelle fois un casse-tête pour le gouvernement et un fardeau pour le consommateur durant le ramadhan. Le marché de gros est contrôlé à hauteur de 65% par des spéculateurs qui dictent leur loi.
Mustapha Achour, président de la Fédération nationale des marchés de gros en fruits et légumes (affiliée à l’UGCAA), a dénoncé, hier lors d’une conférence de presse, le laisser-aller de l’Etat face à l’émergence de spéculateurs qui, aujourd’hui, contrôlent 65% du marché. Selon le conférencier, les spéculateurs en fruits et légumes ont adopté, récemment, une nouvelle technique qui consiste à « arracher » les moissons des agriculteurs avant même que leurs légumes et fruits n’arrivent aux marchés de gros du pays.
Donc, ces spéculateurs arrivent accaparent les produits agricoles et, par cette façon, ils arrivent à contrôler les prix des fruits et légumes sur les marchés de gros, ce qui se répercute négativement sur les prix dans les commerces de détail. Par exemple au marché de gros en fruits et légumes de Bougara, à Blida, 400 mandataires affiliés à la Fédération nationale des marchés de gros en fruits et légumes sont des grossistes, alors que devant eux, plus de 1 500 marchands informels étalent leurs fruits et légumes à la vente.
Cela explique que l’informel domine le marché national des fruits et légumes et cette situation crée une véritable anarchie et, surtout, touche à la poche du citoyen qui est l’une des premières victimes de cette pratique illégale. « Nous sommes des victimes de ces hors-la-loi qui contrôlent tout. Certes, on s’est réuni il n’y a pas longtemps avec le ministre du Commerce Amara Benyounès, afin de débattre la problématique née de la grande anarchie qui prévaut dans les marchés de gros ; toutefois cela n’a rien donné.
Je dirais plus, le ministre du Commerce nous a promis la distribution, avant le ramadhan, de 833 marchés couverts à travers les 48 wilayas, et ce au profit des grossistes en fruits et légumes, mais sa promesse n’a pas été honorée à ce jour », déclare le président de la FNMGFL. Par ailleurs, le représentant des grossistes des marchés de gros a indiqué, en marge de son intervention, que même certains livreurs de fruits et légumes n’hésitent pas à escroquer les agriculteurs après des transactions mensongères.
« Pourtant la loi algérienne est claire, elle insiste sur la nécessité que les transactions en fruits et légumes passent par les marchés de gros. Cependant, cette loi est bafouée par la maffia des marchés de gros », explique-t-il. Il ajoute : « L’Etat et le ministère de l’Agriculture fuient leurs responsabilités.
L’Etat ne contrôle pas les marchés de gros, cela crée un véritable danger pour la santé des citoyens, sans oublier les prix qui échappent à tout contrôle des inspecteurs. La culture de pastèques par exemple pose, chaque année, un sérieux problème du moment qu’on entend ça et là que ce fruit est arrosé avec des eaux usées ».
D’autre part, les prix des fruits et légumes ont connu une hausse à quelques jours du ramadhan. Selon Mustapha Achour, sur les marchés de gros la pomme de terre est cédée entre 30 et 38 dinars, les oignons 25 et 30 dinars, le poivron, la courgette 20 à 27 DA, la salade 25 à 35 dinars, les haricots verts 50 à 70 dinars, la pêche 40 à 100 dinars, les abricots 35 à 70 dinars, la pastèque 40 dinars, les melons en trois qualités de 60 à 70 dinars, les pommes importées sont à 160 dinars, les bananes à 150 dinars.