Il y a une année, pratiquement jour pour jour, que l’emblème national du consulat d’Algérie à Casablanca avait été profané par un membre des «jeunesses royales» alors que le pays célébrait le 59e anniversaire du déclenchement de sa révolution (le 1er Novembre 1954).
La tentation est royale. Le souverain marocain ira-t-il au bout de sa machination?
A-t-il prémédité d’injurier à nouveau le peuple algérien? Comme en 2013. Il y a une année, pratiquement jour pour jour, que l’emblème national du consulat d’Algérie à Casablanca avait été profané par un membre des «jeunesses royales» alors que le pays fêtait la célébration du 59e anniversaire du déclenchement de sa révolution (le 1er Novembre 1954). Un acte inqualifiable perpétré contre notre représentation diplomatique au moment où l’Algérie rendait hommage à ses martyrs.
Ce scénario injurieux qui a mis en état de choc le peuple algérien semble vouloir être remis en scène. Le souverain marocain ne donne pas l’impression d’avoir envie de lâcher le morceau. Il compte exploiter jusqu’au bout l’affaire montée de toutes pièces de ce contrebandier marocain blessé, soi-disant, par des tirs de l’Armée nationale. Mohammed VI chauffe le tadjine. «Une grande manifestation de protestation suite à l’agression algérienne contre des civils marocains sur la frontière maroco-algérienne est prévue mardi (aujourd’hui) devant le consulat d’Algérie à Oujda,» a-t-on appris auprès des organisateurs a rapporté, hier, la presse marocaine.
Des associations inféodées au Makhzen des partis politiques et des syndicats se sont mobilisés dans le cadre de la campagne anti-algérienne orchestrée par le Palais royal. Côté pouvoir marocain, c’est motus et bouche cousue. Comme en 2013. Ne dit-on pas que: «Qui ne dit mot consent»? Un silence programmé pour abreuver une campagne médiatique anti-algérienne sans précédent dans l’histoire des relations chaotiques entre les deux pays. «Au lieu d’attendre les attaques de nos adversaires pour y riposter, il faut plutôt les acculer à la défensive, en prenant les devants, en anticipant les événements et en y répondant de manière positive», avait déclaré le monarque alaouite le 11 octobre 2013 dans un discours tenu à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne du Parlement marocain.
Des propos particulièrement belliqueux. Qui pouvait-il bien viser? La réponse nous est fournie par le chef de la diplomatie marocaine. «Le discours royal prononcé (par le chef du gouvernement marocain, Ndlr), devant l’Assemblée générale de l’ONU est une sorte de forte réponse aux ennemis du Maroc, essentiellement l’Algérie dont les positions demeurent haineuses à l’égard de l’intégralité territoriale du Maroc», avait indiqué le 11 octobre 2014 Salah Eddine Mezouar, lors d’une réunion qui a regroupé les quatre partis qui forment la coalition gouvernementale (PJD, Mouvement populaire, PPS et le RNI) dirigée par l’islamiste Abdelillah Benkirane.
«Notre conflit aujourd’hui n’est pas avec le Polisario mais avec l’Algérie» avait réaffirmé l’ex-ministre de l’Economie et des Finances du gouvernement de Abbas El Fassi (octobre 2007-janvier 2012). «La détermination du Royaume du Maroc est inébranlable, face aux gesticulations déplacées, agissements improductifs et joutes verbales infructueuses auxquels l’Algérie nous a habitués», avait-il ajouté le 4 août dernier dans un entretien au journal Aujourd’hui le Maroc.
La formule choisie par les responsables marocains qui font des pieds et des mains pour la réouverture de la frontière avec l’Algérie les conduit droit au mur. «N’étant pas amateur de la «politique du mégaphone», je m’empresse (à) d’assurer que les frères marocains savent parfaitement ce qu’ils pourraient et devraient faire pour que les relations bilatérales connaissent un cours normal, indépendamment et dans l’attente de la résolution de la question du Sahara occidental, qui est une question de décolonisation relevant de la responsabilité des Nations unies», leur a conseillé Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie algérienne… A bon entendeur, salut!