Le fait que l’Aïd El Adha soit tombé cette année en plein week-end semble n’avoir pas contenté la faim de beaucoup de nos compatriotes qui ont décidé de prolonger la fête jusqu’à mercredi, jour de la rentrée scolaire…
Les deux jours de l’Aïd el Adha ont laissé sur leur faim les Algériens. Le fait que cette fête religieuse soit tombée en plein week-end ne leur a pas offert les très attendues journées chômées-payées.
Une situation qui a poussé certains à jouer aux prolongations…
En effet, la capitale qui s’est vidée de son monde durant l’Aïd peine toujours à reprendre vie. Preuve en est, le grand bouchon qui avait fait des cauchemars à certains automobilistes n’a pas eu lieu. Il y a moins de circulation, les embouteillages ont littéralement disparu alors qu’ils avaient repris de plus belle durant la semaine dernière. Les chaussées si serrées d’ordinaire, semblent du coup avoir gagné en espace.
Les rues ne grouillent donc plus de monde. Beaucoup de commerces n’ont pas encore réouvert. La reprise n’est pas encore tout à fait là! Et pour cause, la plupart des habitants de la capitale qui ont pris le départ durant le week-end pour passer les fêtes de l’Aïd dans leurs villes et villages natals et où subsistent de nombreuses attaches familiales, ont décidé de «s’offrir» un «break» jusqu’à mercredi prochain, c’est-à-dire jusqu’au 1er jour de la rentrée scolaire. Les médecins avouent dans ce sens avoir été submergés par les demandes d’arrêts de maladie qui se prolongent jusqu’à ce fameux 5 septembre.
«Il n’est que midi, et depuis ce matin j’ai reçu plus d’une vingtaine de personnes qui voulaient des arrêts de travail de trois jours, prétextant toutes sortes de maux», rapporte, Mehdi, un médecin généraliste installé dans un quartier populaire de la capitale. «D’habitude, j’en reçois deux à trois par jour, mais là, il semblerait qu’ils se soient donné le mot pour s’offrir encore quelques petits jours de vacances», poursuit ce médecin. Force donc est de constater que les Algériens ont décidé de faire le grand pont de l’Aïd. C’est le cas de Hafid que l’on a rencontré, la veille de cette fête religieuse, en compagnie de sa petite famille à la gare routière du Caroubier.
Originaire de Mila, il avoue s’être entendu avec son collègue pour qu’il fasse le pointage à sa place jusqu’à mercredi prochain. «On se couvre mutuellement. A mon retour, je lui rendrai la pareille…», témoigne ce fonctionnaire, dont la productivité semble être le dernier de ses soucis. Et il n’est pas le seul dans ce cas. Fahima s’est-elle carrément offert un petit voyage à l’étranger. Ayant épuisé tout son congé durant le mois de Ramadhan, cette fonctionnaire et son mari, qui travaillent dans le même secteur, ont profité de ces quelques jours de l’Aïd pour faire une petite virée tunisienne. «Je pensais qu’on allait avoir le dimanche comme jour férié. On devait donc se rendre pour 4 jours en Tunisie à partir du 1er jour de l’Aïd, on n’aurait eu qu’à couvrir deux petits jours d’absence. Finalement, nos calculs ont été faussés, mais ne vous inquiétez pas, on aura bel et bien notre petit congé en amoureux», a-t-elle assuré, la veille de l’Aïd, quelques heures avant son grand départ…
A ce rythme donc, on imagine déjà de quoi seront faits les prochains jours!
Le début de ce grand pont de l’Aïd laisse penser que la «tradition» va être respectée après cette fête. C’est-à-dire une capitale qui a du mal à émerger avec des rues restées désertes et sales. Mais surtout des permanences de commerces non respectées, des magasins fermés et des citoyens désemparés…
A bon entendeur, saha Aïdkoum.