Par Badreddine Khris
Toutes les mesures prises pour garantir une offre suffisante et une régulation effective du marché, synonymes de niveau de prix acceptable notamment pour les petites bourses, se sont avérées inefficaces.
En dépit de tous les préparatifs effectués pour la circonstance, le ministère du Commerce n’a pas pu assurer aux Algériens un Ramadhan… clément. Toutes les mesures prises pour garantir une offre suffisante et une régulation effective du marché, synonymes de niveau de prix acceptable, notamment pour les petites bourses, se sont avérées inefficaces. Les prix des fruits et légumes, des produits alimentaires, des viandes durant le mois sacré, qui ont connu une hausse de plus de 30%, n’ont pas été à la portée de toute la population. La décision d’appliquer des prix de référence sur certains produits, dans le but de les rendre accessibles à toutes les catégories de consommateurs, n’a pas été respectée par les détaillants.
Ce qui a intensifié davantage la flambée des prix durant le mois de jeûne. Même si la tutelle a enfreint les lois régissant le libre commerce en Algérie, elle n’a pas réussi pour autant à éviter la hausse classique et inexorable des prix du mois de Ramadhan. L’autre facteur aggravant de cette mercuriale est l’absence de marchés de proximité dans les communes. L’Association des commerçants parle de plus de 400 APC qui n’ont pas installé ces marchés locaux de type parisien. Or, il fallait mettre en place au moins 600 marchés de ce genre afin d’atténuer un tant soit peu la hausse des prix habituels du mois sacré.
Le gouvernement a promis l’installation de 530 marchés de proximité, mais il n’a pas tenu ses engagements. Toutefois, ces derniers jours, l’on a relevé une tendance plutôt baissière des prix due à la fin de la frénésie des consommateurs. L’offre, qui coïncide avec la saison de plusieurs produits, a contribué aussi à cette légère baisse. Le déstockage de produits imposé par les autorités aux détenteurs de chambres froides a, en outre, fait augmenter l’offre, qui a engendré cette baisse des prix. Mais il faut dire que, de manière générale, le bilan des activités commerciales, durant le Ramadhan, indique clairement que le programme tracé par le ministère du Commerce n’a pas été respecté par les différents acteurs du marché national.
L’inexistence d’un réseau de distribution efficace n’a fait qu’intensifier encore plus la pression sur le marché. La grève inattendue des effectifs de contrôle a compliqué davantage la tâche du ministère dont le plan stratégique élaboré pour le mois sacré s’est avéré in fine, inopérant. Leur absence sur le terrain pendant les quelques jours de leur mouvement de protestation a libéré tous les commerçants indélicats en donnant lieu à toutes sortes de dérapages et autres irrégularités sur le marché.
B. K.