Après le Championnat du Monde de handball abrité en 2015 et avant la Coupe du Monde 2022 de football, le Qatar va accueillir un autre évènement majeur : les Mondiaux d’athlétisme (27 septembre au 6 octobre). Comme la manifestation footballistique, celle d’athlétisme suscite de nombreuses suspicions dans l’attribution, des craintes par rapport au mercure. Certaines épreuves sont même menacées d’annulation. Les Qataris ont plus à y perdre qu’à y gagner. Quant à l’Algérie, qui n’a réussi à placer que 6 athlètes, il s’agira d’essayer de faire bonne figuration. A moins que…
Taoufik Makhloufi (1500m), Abdelamalik Lahoulou (400m haies), Mohamed Belbachir outre Yassine Hethat (800m), Yasser Mohamed Triki (triple saut) et Billel Tabti (3000m steeple) seront les uniques Dz en lice dans cette prestigieuse manifestation sportive. On peu en tirer deux potentiels médaillables. Il s’agit, bien évidemment, de Makhloufi et Belbachir qui a laissé une bonne impression lors de ses dernières courses. Toutefois, il faut savoir que le premier nommé ne semble pas avoir ses jambes qui lui ont permis de décrocher la médaille d’or sur 1500 mètres aux Olympiades de Londres (Royaume-Uni) en 2012 et les deux médailles d’argent sur 800m et 1500m il y a un peu plus de 3 ans lors des JO 2016 de Rio (Brésil). Le natif de Souk-Ahras, qui ne fera son entrée en lice que lors de la 8e journée, n’a jamais couru sous les 3:31 depuis son retour sur les pistes. Ce qui suscite les craintes et les interrogations quant à sa capacité de décrocher une place dans le « Top 3 » mondial. Une performance qu’il n’a, d’ailleurs, jamais réussie. A ce niveau, son meilleur résultat reste cette 4e place lors des Championnats du Monde 2015 (Pékin). Habituellement aligné sur le 800 et 1500m, l’athlète de 31 ans a décidé de faire l’impasse sur la course aux deux tours de piste cette fois préférant se consacrer au 1500m. Cette distance l’a vu monter sur deux podiums olympiques. Pour sa part, Larbi Bourraâda, Champion d’Afrique le mois dernier à Rabat lors des Jeux Africains et en vue lors des JO2016, a décidé de faire l’impasse sur le rendez-vous qatari.
Craintes et suspicions
Doha, la capitale de l’athlétisme mondial suscite nombreuses réticences auprès des athlètes compte-tenu de la période où le mercure est très élevé dans cette région (35° attendu la nuit). Pourtant, la date des compétitions a été changée pour le mois d’octobre au lieu d’août pour éviter la chaleur estivale qui est insupportables. Les 50 km marche (hommes et femmes) pourraient ne pas se dérouler bien que programmés exclusivement à minuit heure locale. C’est le cas aussi du marathon. Une donne qui a, manifestement, été négligée au moment où les 15 membres du Comité de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme) avaient décidé d’attribuer l’organisation à Doha en 2014. Un vote qui aurait été truqué selon une enquête du quotidien Le Monde. En effet, le 22 mai dernier, le président de BeIn Sports Youssef Al-Obaidly a été accusé de corruption active. Il aurait payé pour obtenir l’accueil de la messe planétaire. Des virements bancaires estimés à 3,5 millions d’euros auraient été injectés dans le compte du genre de Lamine Diack, ancien patron de l’IAFF. Pour ne rien arranger, le sulfureux Sénégalais a été cité dans plusieurs affaires de corruption. Les Qataris auront un sacré défi à relever pour prouver au monde qu’ils méritaient le statut des hôtes. Les stades, habituellement vides mêmes quand il s’agit de football, vont-ils être remplis ou va-t-on assister à un spectacle sans spectateur ? Wait & see.n