Les nuits du ramadhan: Annaba by night ou le Saint-Tropez algérien

Les nuits du ramadhan: Annaba by night ou le Saint-Tropez algérien

Veillées ramadhanesques, ambiances estivales au sein d’une singularité d’embellissement ont fait de Annaba, le Saint-Tropez de l’Algérie.

Pas besoin de chercher ailleurs, il suffit juste de regarder autour de soi pour constater la transformation de la ville d’Abou Marouane Echarif et de saint Augustin. La ville de Ras El Hamra, où le phare du Cap de Garde du haut de ces 200 ans, veille jalousement sur les côtes de la sirène de l’Est. Depuis la plage de Boukhmira et jusqu’à Chétaïbi en passant par Saint-Cloud, Chapuis et autres plages, le front maritime de 80 km de long scintille de commerces, tel l’étagère d’un meuble rustique, drapé de dentelles. Un décor attractif pour une population en quête d’évasion et de décompression, notamment en ce mois sacré.

Un mois qui réunit en parfaite harmonie tradition et modernité. Entre qaâdas ramadhanesques dans les maisons et sorties nocturnes, les soirées ramadhanesques à Annaba ont un autre goût. Pendant que certaines familles conservent encore la qaâda d’antan dans les maisons, autour de «meida» ornées de zlabia et autres gâteaux spécial Ramadhan, d’autres optent pour les sorties en plein air. Juste après le f’tour des familles entières, des groupes de jeunes envahissent les places et placettes mais surtout la corniche. Ce lieu de villégiature par excellence offre un espace à diverses détentes. En réalité c’est le grand boulevard, pour ceux qui ne le connaissent pas. De part et d’autre, la diversité du choix du mode de la détente interpelle les adeptes noctambules.

Les habitués du bord de mer, munies de chaises pliantes, tapis, ainsi que de provisions boissons, gourmandises…, les familles formant des groupes préfèrent profiter de la brise maritime du front de mer, pour discuter et se divertir jusqu’à une heure tardive. D’autres préfèrent les pizzerias et les salons de thé où, ils sont des centaines de jeunes couples à se réunir autour d’une bonne pizza, thé ou une glace, évitant l’encombrement de l’extérieur.

Les jeunes quant à eux c’est la «gousra» autour d’une partie de cartes, avec un narguilé en main. Différents arômes de «maâssel» sont dégagés de ces pipes à eau, qui, utilisées sans gêne aussi bien par les garçons que par les filles, nous font penser à El Helmya, quartier populaire et populeux en Egypte. Il faut dire que bien des choses ont tendance à disparaître devant les exigences et mutations de la vie moderne. Les populations sont plus tentées par l’évasion sous les lumières, la fraîcheur du bord de mer et des lieux de détente. Comme c’est le cas pour le Cours de la révolution où, chaque soir on assiste à une véritable ruche bourdonnante de par cet engouement relevé pour connaître une forte animation et donner de la résonance au coeur de la ville.

Le mouvement de la foule et de la circulation aussi est incessant et les tables de ces glaciers ne se vident guère de par cet attachement à cette vitrine qui a toujours été, le lieu par excellence de détente et de villégiature des Annabis et leurs hôtes. Des rencontres et des échanges, des moments intenses de convivialité sont vécus par la population en quête de repères susceptibles de raviver les traditions d’une cité en mutation. Cette dernière est issue de la fusion entre sobriété et originalité. Deux dimensions qui se conjuguent dans cette place emblématique qui a été soumise à un relookage et embellissement ont redimensionné l’armature de la ville et égayé le paysage, pour ainsi demeurer l’incontournable destination du commun des familles.

Même les populations des agglomérations et communes avoisinantes se déplacent au quotidien pour se confondre dans cette atmosphère ramadhanesque. La même ambiance est enregistrée dans les quartiers populaires de la Coquette et sa périphérie, où, balades et discussions, jeux de dames, en sirotant un café ou un thé, jusqu’à l’heure du s’hour, caractérisent les veillées ramadhanesques au bonheur des jeûneurs à la recherche de plaisir, de relaxation et de détente. En somme, l’ambiance est à son comble chaque soirée. Une ambiance supervisée par des garde-fous, qui ne sont autres que les vigiles de la sécurité. Le dispositif impressionnant et discret mis en place par la sûreté de wilaya de Annaba, pour veiller à la sécurité de la ville, ses habitants et ses visiteurs. Ce qui a donné un cadre agréable aux nuits ramadhanesques de Bouna. En somme, les lumières, les sonorités et mouvements sont le charme exceptionnel de Annaba, qui se veut le Saint-Tropez de l’Algérie.