Présents en Syrie depuis le 26 décembre, les observateurs de la Ligue arabe hésitent à poursuivre leur mission, dénonçant les obstacles rencontrés sur le terrain ainsi que les attaques dont ils font l’objet. Deux d’entre eux ont été blessés lundi.
AFP – Les attaques contre les observateurs de la Ligue arabe en Syrie soulèvent des doutes sur la poursuite de leur mission, a estimé mardi le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.
« Les observateurs de la Ligue arabe n’ont pas pu mener leurs actions comme prévu. Ils ont rencontré de nombreux obstacles. L’attaque de Lattaquié soulève des doutes quant à la poursuite de la mission », a déclaré M. Davutoglu au cours d’une conférence de presse à Ankara, tenue avec son homologue tunisien Rafik Abdessalem.
« Nous continuerons à soutenir la mission de la Ligue arabe », a-t-il dit, ajoutant que l’objectif de la mission était de « mettre fin aux violations des droits de l’homme en Syrie » et de « pacifier » le pays.
« Il est inacceptable que l’effusion de sang continue pendant que la mission est encore sur le terrain », a déclaré le ministre turc.
Le ministère de la défense du Koweït a annoncé mardi que deux officiers koweïtiens participant à la mission avaient été « légèrement blessés » dans une attaque menée par des « manifestants non identifiés » alors qu’ils faisaient route lundi vers la ville de Lattaquié, sur la côte méditerranéenne.
Peu après, la Ligue arabe a dénoncé « les actions irresponsables et les actes de violence contre ses observateurs ». Dans un communiqué, le chef de l’organisation panarabe, Nabil al-Arabi, a fait état d’attaques « menées par des éléments pro-régime » à Lattaquié ainsi qu’à Deir Ezzor, dans l’est.
D’autres attaques ont eu lieu dans « d’autres endroits », de la part « d’éléments considérés comme étant membres de l’opposition », toujours selon la Ligue arabe.
C’est la première fois que des incidents impliquant des observateurs sont rapportés depuis leur arrivée en Syrie le 26 décembre pour superviser un accord destiné à mettre fin aux violences dans ce pays.
Leur présence n’a pas mis un terme à plus de neuf mois d’effusion de sang, le bilan des violences dépassant désormais 5.000 morts selon l’ONU.