Appelée à être promue prochainement au rang de wilaya déléguée, la ville d’Arzew, capitale pétrolière du pays et poumon névralgique de l’économie nationale, est dépourvue, la nuit, d’une officine pharmaceutique assurant une permanence.
Si par malheur, la nuit, un malade chronique est en pleine crise et en «rupture de stock», un bébé souffre le martyre à cause d’une température élevée ou une diarrhée carabinée, une femme enceinte est en quête de calmants pour atténuer ses douleurs ou un simple citoyen se blesse et doit être rapidement pris en charge médicalement, aucun d’eux ne peut «tomber» sur une pharmacie qui assure une permanence nocturne.
Car au niveau d’Arzew et des localités environnantes, ce service n’existe pas. L’officine la plus tardive à baisser rideaux, ferme aux environs de 22 heures en pleine saison estivale. Pour le reste de l’année, les plus «audacieuses» des pharmacies cessent leur activité vers 20 heures.
Certes, les cas d’urgence sont généralement pris en charge médicalement par les services d’urgence de la polyclinique d’Arzew ou de l’hôpital d’El-Mohgoun, mais, après les consultations, une ordonnance de médicaments est délivrée au patient.
Ce dernier doit faire le parcours du combattant et se déplacer, parfois, jusqu’à Oran pour trouver ses «remèdes» tant convoités. Un père dont le fils a souffert d’une rage de dents la veille, nous a apostrophé le lendemain, déversant sa colère. «Je ne pouvais supporter mon fils en train de se tordre de douleur devant moi.
J’ai alors consulté la liste des pharmacies de garde au niveau du commissariat. Mais, à mon grand dépit, aucune des pharmacies censées assurer la permanence, n’était ouverte».
La question que se posent les citoyens est très délicate et d’une importance capitale. Doit-on encore subir le diktat ou l’inconscience professionnelle des pharmaciens qui refusent l’application rigoureuse de la loi en ce sens ? Quand les services concernés daigneront-ils intervenir pour mettre de l’ordre dans ce domaine crucial car la santé publique n’est pas un vain mot ?
D. Chérif