Les trois opérateurs de la téléphonie mobile présents en Algérie s’entendent illicitement pour concevoir leurs offres au consommateur et, l’ARPT ne les incite pas à proposer des prix concurrentiels.
C’est ce que a affirmé ce matin Younes Grar, l’invité du direct de Radio M, Younes Grar. Selon lui « Les prix de la téléphonie mobile en Algérie sont deux fois plus chers par rapport à la Tunisie », affirme encore M. Grar.
Les ententes anticoncurrentielles représentent un délit commercial, explique-t-il. Il s’agit d’accords ou des actions concertés entre entreprises qui a pour finalité d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché de produits ou de services.
Le secteur de la téléphonie mobile en Algérie est marqué par cette pratique illicite. L’invité de Radio M ajoute que l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) demeure passive face à ce délit commercial.
L’Etat,à travers l’ARPT, doit intervenir dans le cas de complicité entre les trois opérateurs pour fixer les prix, car c’est le consommateur algérien qui est la victime. « Les trois opérateurs s’entendent -illicitement- sur une fixation des prix et c’était le cas pour la 3G ! » martèle ce spécialiste des TIC. « Les trois opérateurs proposent presque les mêmes offres » et il n’y a pas d’effort en matière d’offre, juge Younes Grar.
Pour lui, il y a bien des indicateurs qui montrent que les tarifs de la téléphonie mobile en Algérie sont plus élevés par rapport à d’autres pays. Pour ce qui est de la 3G, le consommateur algérien paye deux fois plus cher que son voisin tunisien, déclare Younès Grar en s’appuyant sur une étude comparative.
Le contenu web, le maillon faible du secteur des TIC
A présent, les opérateurs télécom à travers le monde ont adopté un nouveau ‘’busines model’’ et deviennent des opérateurs de services, soutient Younès Grar, et « elles investissent dans le domaine du contenu. »
En Algérie, le secteur des TIC est pénalisé par la carence en contenu (les services en ligne). « Il n’y a pas beaucoup de producteurs de contenu », estime M. Grar. Cette lacune revient selon lui entre-autres au « manque de visibilité stratégique et l’absence de paiement électronique ». Ce qui explique que les opérateurs mobiles « se rabattent sur les anciens modèles » c’est-à-dire « le transport de la voix et l’accès à l’internet. »
Il souligne à ce sujet que « les entreprises continuent à faire leurs annonces à travers la Tv et les journaux ». Dans d’autres pays la publicité en ligne représente un marché très lucratif, ce qui n’est pas le cas en Algérie.
S’agissant du déploiement de la 4G en Algérie, Younès Grar affirme que celle-ci est sur une tendance haussière et que la demande est importante. Depuis son lancement en octobre 2016, indique-t-il, le nombre des abonnés 4G approche les 2 millions.