Les opposants à l’actuel secrétaire général du FLN se sont rencontrés samedi dernier pour peaufiner leur stratégie de récupération du parti avant la tenue du 10e congrès prévu dans une dizaine de jours.
Ces cadres influents ont reçu le soutien de l’ancien SG du FLN Boualem Benhamouda et de plusieurs anciens ministres à l’instar d’Amar Tou, El Hadi Khaldi, Abderrachid Boukarzaza, Rachid Benaïssa et Rachid Harraoubia, ainsi que des figures de proue du mouvement de redressement, et ont décidé d’installer un « comité de suivi et de veille ».
Des députés et des membres du Conseil de la nation, dont Salah Goudjil, ont également participé à ce conclave. Les redresseurs du FLN affirment qu’ils ne reconnaîtront pas les résultats du congrès qui aura lieu les 28, 29 et 30 mai courant.
Pour eux, ce congrès ne remplit ni les conditions statutaires ni les règles exigées par la loi sur les partis. Pour Belayat, Saâdani est en train de violer les articles 48 et 49 des statuts du parti. « Ces articles définissent précisément le rôle de la mouhafadha.
Ils précisent notamment qu’il ne peut y avoir qu’une seule mouhafadha par wilaya. L’article 49 stipule que la mouhafadha est chargée de gérer les affaires de la wilaya et non pas d’une partie de son territoire. D’ailleurs, cette décision de créer de nouvelles structures locales est illégale puisqu’elle provient d’un individu qui s’est installé à la tête du FLN d’une façon illégale », dit-il.
Après avoir interpellé la semaine dernière, dans un communiqué, le président Bouteflika en sa qualité de président d’honneur du parti pour intervenir et mettre « un terme au chaos » qui règne au sein du FLN « menacé plus que jamais » dans son existence, les opposants se sont peut-être fait à l’idée que le président d’honneur ne bougera pas le petit doigt pour intervenir dans un conflit qui n’a pas lieu d’être. En effet, le président Bouteflika, à travers l’ex-ministre de l’Intérieur Tayeb Belaïz, a tranché la question.
Ce dernier a fait savoir jeudi dernier, jour de son limogeage, que les services de la wilaya d’Alger ont estimé, après examen de la demande formulée par la direction du FLN pour la tenue de son congrès, que toutes les conditions légales étaient réunies, conformément à la loi sur les partis.
« Les militants et responsables du parti qui se sont opposés à la décision sont libres de recourir à la justice pour faire appel », a-t-il précisé avant d’ajouter que les opposants à la tenue du congrès ont introduit une action devant la justice.
« C’est leur droit le plus absolu et nous acceptons toute décision émanant de la justice. » Ignorant ses adversaires, le SG Amar Saâdani a adressé aux mouhafadhas une note interne, en date du 13 mai dernier, dans laquelle il fixe les conditions de participation des membres au 10e congrès.
Il invite par la même occasion tous les présidents des bureaux de wilaya au respect des dispositions du statut du parti et de l’article 17 du règlement intérieur pour l’élection des représentants à ce congrès. Il a souligné que le quota réservé aux femmes et aux jeunes devant prendre part à ce congrès est indiqué comme suit : six pour les femmes et trois pour les jeunes, ainsi qu’une représentativité pour les moudjahidine dans chaque mouhafadha, en plus d’un délégué représentant chaque kasma.
Dans cette directive, Saâdani annonce que la réussite du 10e congrès répond aux défis que le président Bouteflika entend relever. Mais il n’en explique pas la nature. S’agit-il de faire du FLN un parti pourvoyeur de présidents de la République ou celui qui agira toujours pour préserver ses cadres au sein des appareils de l’Etat ? Le prochain congrès nous révélera ce qu’il adviendra de ce parti, notamment au sein de la nouvelle configuration institutionnelle attendue.