Les partisans du Boycott réunis à la salle Harcha

Les partisans du Boycott réunis à la salle Harcha

Comme prévu, les partisans du boycott de l’élection du 17 avril, ont pu tenir, aujourd’hui, leur meeting à la salle Harcha. Cependant, un important dispositif policier attendait le public qui s’est déplacé en masse pour aller écouter les discours des chefs de partis qui ont choisi de se retirer de la course à la présidentielle.

C’est peu après 15h que le meeting a commencé, avec  comme ouverture, une minute de silence à la mémoire des martyrs de l’Algérie, notamment ceux décédés ces derniers jours, lors des affrontements de Ghardaïa. Ensuite, en attendant, les prises de parole des différentes personnalités politiques présentes, le public s’est exprimé en scandant entre autres, des « boycott, boycott ».

Première intervention, celle de Sofiane Djilali qui accuse le président Bouteflika de ne penser qu’à sa personne avant de le qualifier de « fantôme ». Deuxième cible de M. Djilali, Abdelmalek Sellal et Amara Benyounes, qui selon lui « insultent le peuple ». En réaction à ces propos, les militants présents à la salle Harcha commencent à crier des slogans hostiles au pouvoir.

Ensuite, vient le tour de Mohcine Belabbas de s’exprimer. Le président du RCD commence par expliquer ce que signifie pour l’Algérie, le meeting du jour. Il déclare : « La rencontre d’aujourd’hui est un point de départ pour un changement sans précèdent. La rencontre d’aujourd’hui est celle de l’Algérie plurielle. On sera là pour sauver l’Algérie ». Juste après, M. Belabbas revient sur le bilan du président sortant, il se demande « Où sont les réalisations ? » avant de s’interroger sur cette stabilité tant vantée par le pouvoir : « Où est la stabilité quand Ghardaïa vit depuis cinq mois dans cette situation ? ».

Pour conclure, le président du RCD rappelle que « le changement ne se donne pas. Il s’arrache » mais selon lui, « le changement doit être pacifique et organisé ». Enfin, pour Mohcine Belabbas : « Le système va s’effondrer mais l’Algérie va vivre ».

Un autre qui partage le point de vue de Mohcine Belabbas notamment sur l’idée d’une Constitution consensuelle, c’est Mohamed Douibi du mouvement Ennahda. Ce dernier, qui commence son intervention par souhaiter la bienvenue aux militants sur place, déclare : « Vous êtes venus sans qu’on ne vous donne de l’argent. Vous êtes venus pour dire non à la corruption ou la fraude. Bienvenus! ». Pour M. Douibi, « le 4e mandat est un aspect de la corruption politique ».

Finalement, les trois dernières personnalités politiques à passer sur le pupitre pour s’adresser au public de la salle Harcha, sont Abdallah Djaballah, Abderrazak Mokri et Ahmed Benbitour. Le premier commence son intervention en rendant hommage aux chaouis qui, selon lui, « ont cassé le mur de la peur », en décidant de sortir manifester, hier à Batna. Abdallah Djaballah poursuit son discours par des critiques et des accusations envers le pouvoir. Selon lui, Bouteflika est un président malade qui n’arrive pas à s’occuper de sa personne, et l’administration et la justice sont corrompues.  Il déclare devant un public conquis : « L’administration n’est pas neutre et la justice n’est pas indépendante » avant d’expliquer qu’il aurait aimé que tous les candidats boycottent l’élection du 17 avril. Il dit : « La moindre des choses que nous puissions faire c’est le boycott. »

Le quatrième à prendre la parole est Abderrazak Mokri, et lui aussi appelle à nouveau, tous les candidats à se retirer. Puis, le chef du MSP s’adresse directement aux dirigeants : « Vous qui gouvernez l’Algérie, vous êtes le seul danger contre l’Algérie. Nous sommes venus aujourd’hui avertir les Algériens que leur pays est en danger. Vous avez échoué. Vous êtes des corrompus. Vous êtes des fraudeurs ». Pour finir, M. Mokri accuse les autorités d’avoir « semé la fitna à Ghardaïa ».

En toute fin de meeting, c’est Ahmed Benbitour, qui avait décidé de se retirer de la course à la présidentielle pour rejoindre le front du boycott.  qui prend la parole, pour prononcer un discours très succinct.