L’avant-projet de révision constitutionnelle, dévoilé le 6 janvier dernier, a fait réagir non seulement les partis politiques, mais aussi les différents collectifs et associations impliqués dans la lutte antiterroriste durant la décennie noire, à l’instar des ex-gardes communaux, les ex-patriotes et les victimes du terrorisme.
Ces derniers, qui ont subi les affres de l’intégrisme durant la tragédie nationale, revendiquent la constitutionnalisation de leur «résistance» et celle du peuple algérien contre le terrorisme.
Ainsi, l’Alliance nationale patriotique, qui regroupe les gardes communaux, les patriotes et les victimes de terrorisme, ont tenu, ce mercredi, une conférence de presse pour s’exprimer sur ce projet de révision constitutionnelle. Ils ont dénoncé d’emblée, la non-constitutionnalisation de la «résistance du peuple algérien durant la décennie noire qu’a vécu le pays».
«C’est cette résistance que nous voulons constitutionnaliser, c’est cette résistance qu’on laisse comme héritage à nos enfants», ont déclaré les membres de l’Alliance nationale patriotique qui considèrent cette constitution comme «étrangère à notre combat, une trahison à nos martyrs, aux sacrifices et défis ayant permis de sauvegarder la République».
Ils tiennent à rappeler que la revendication de l’Alliance est bien la reconnaissance de la résistance dans la Constitution», et se disent «insatisfaits» de la constitutionnalisation de « la réconciliation nationale» alors que la «résistance» n’a pas eu sa part de reconnaissance.
«Sans notre résistance jamais nous n’aurions pu entonner Qassamen, ni parler du premier novembre et de ses martyrs», indiquent-ils. Lors de cette conférence le représentant des ex-gardes communaux, Alliet Lahlou, a appelé le peuple algérien, associations, partis politiques, pour soutenir la revendication de l’Alliance.
Les membres de cette alliance vont procéder dès les prochains jours à la distribution de cet appel à travers les différentes wilayas du pays. Ils veulent occuper le terrain de manière pacifique pour faire entendre leur revendication au peuple.
Il convient de rappeler que le corps de la Garde communale, dissous officiellement en 2011, a perdu 4668 éléments durant la décennie noire. Depuis un peu plus de 4 ans, ce corps est entré en coude à coude avec le ministère de l’Intérieur, accusé de négliger ses revendications et d’ignorer son combat. La Garde communale revendique, notamment, la reconnaissance officielle des sacrifices durant la décennie noire, la création d’un observatoire national pour la défense de la mémoire et les droits des gardes communaux, la réintégration des gardes radiés abusivement et de verser sans condition les indemnités, le payement des heures supplémentaires, l’octroi des primes de risque, l’augmentation des pensions des retraités à 40 000 dinars an minimum et bénéficier des consultations médicales dans les hôpitaux militaires.