Le défi des petits partis peut passer pour un «miracle», sauf que les observateurs notent l’émergence de partis à travers le monde et aussi en Algérie.
La nouvelle donne qui s’impose à tous les partis met les plus petits d’entre eux dans une situation, pour le moins inconfortable. Ces partis ont tenté de convaincre le FLN à amender l’obligation, un article de la loi portant procédures électorales qui oblige les candidats à se faire parrainer pour accéder à l’investiture.
L’échec de cette démarche aura des conséquences sur l’ensemble de ces formations, dont certains n’auront d’autre choix que de «baisser» rideau. Contactés par L’Expression, de nombreux cadres partisans disent leur déception devant la nouvelle réalité et beaucoup préconisent l’abandon de l’activisme politique, tandis que d’au-tres ont choisi de se battre pour permettre à leurs partis de sortir la tête de l’eau et compter parmi les acteurs majeurs de la scène nationale.
Le principal motif invoqué par ces cadres tient à la valeur intrinsèque des militants qui composent ces partis. «Ils ne sont peut-être pas tous visibles, mais dans mon parti, nous avons d’authentiques talents qui mériteraient de figurer dans des institutions élues de la Républiques, pour la valeur ajoutée qu’ils peuvent donner à la société», affirme Hakim Tina, directeur de cabinet du Parti national pour la solidarité et le développement.
Le Pnsd, une formation de la première heure, née avec l’ouverture démocratique et présidée par Mohamed Taleb Cherif, dispose d’assez d’expérience, d’hommes et de femmes, aptes à faire hisser le parti et le mettre au-dessus des 4%, désormais obligatoires pour exister. La conviction profonde de notre interlocuteur ne relève pas de l’utopie, insiste-il, arguant que le parti est déjà accrédité de quatre députés et de plusieurs centaines d’élus locaux.
Le défi des petits partis, comme celui que doit relever la formation de Mohamed Taleb Cherif, peut passer pour un «miracle», sauf que de nombreux observateurs notent l’émergence de partis un peu partout à travers le monde et aussi en Algérie. Le succès du PT et du FNA que personne n’attendait à leur niveau de popularité illustre assez bien la possibilité de faire de la politique à la base et d’en cueillir les fruits assez rapidement.
Les nombreux responsables de petits partis sont néanmoins dans l’expectative et estiment impossible la réalisation de scores honorables dans le contexte qu’impose la nouvelle loi.
Mais, «penser cela c’est être un opportuniste», relève le directeur de cabinet du Pnsd qui déroule beaucoup d’aspects positifs, à même de permettre à son parti de figurer sur le tableau des «médailles politiques».
Le secret de la réussite, selon Hakim Tina, «est dans la capacité de chaque militant à croire dans la force du discours que développe son parti». Et dans ce chapitre, le Pnsd, dit-il, «n’a rien à envier à aucune autre formation politique». Seulement, le dire ne suffit pas. Et c’est là tout le talon d’Achille des petits partis. Hakim Tina et d’autres cadres de ces formations le constatent au quotidien, à savoir que «nous ne faisons pas de politique. Nous nous contentons de nos structures et de congrès périodique destinés surtout à se conformer à la loi. Mais hormis ces rendez-vous statutaires, nous ne sommes pas offensifs sur le terrain», révèle Tina, dont le parti n’a pas tenu son conseil national depuis plus de deux ans. L’absence d’action que le directeur de cabinet de Taleb Mohamed Cherif, regrette, «a tendance à vider le parti de ses compétences», note-t-il, hypothéquant ses chances pour les prochaines échéances électorales de 2017.
«J’ai voulu initier des rassemblements dans toutes les wilayas, dynamiser le parti à la base, pour booster les militants et les préparer aux combats électoraux qui s’annoncent durs, mais je dois dire que des résistances m’empêchent d’aller de l’avant», affirme notre interlocuteur qui lance un appel de mobilisation aux militants pour que la base puisse réveiller le sommet.