Des dizaines de médecins se sont rassemblés hier devant le palais du Gouvernement. Les praticiens de la santé publique ont ainsi suivi le mot d’ordre, sous un important déploiement des forces de l’ordre.
Après leur rassemblement la semaine dernière devant le ministère de la Santé, les praticiens de la santé publique ne décolèrent pas et ont décidé de saisir le Premier ministre pour qu’il intervienne pour dénouer le conflit qui les oppose à la tutelle. Le sit-in du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) prévu devant le palais du Gouvernement a été empêché.
Un important dispositif sécuritaire avait été déployé pour ce faire. Repoussés vers le jardin de l’horloge florale, situé entre la rue Docteur Saâdane et l’avenue Pasteur, les quelques médecins qui ont pu se rassembler ont été cernés par les forces de l’ordre. Ils ont été malmenés, bousculés et interdits de rejoindre le palais du Gouvernement. Pis encore, les éléments de la sûreté nationale, présents en force pour disperser la foule, ont arrêté une dizaine de ces protestataires.
En colère, le président du SNPSP, le Dr Lyes Mérabet que nous avons rencontré sur les lieux, a dénoncé la répression exercée à leur encontre. Affichant son étonnement face aux agissements des forces de l’ordre, le Dr Mérabet a précisé que « nous avons été maltraités alors que nous demandions seulement d’ouvrir des canaux de négociations ». Les forces de l’ordre ont confisqué des banderoles avant même que les protestataires les déploient.
Le Dr Mérabet a déploré le fait que les forces de l’ordre ont interpellé 12 médecins (femmes et hommes). A l’heure où nous mettons sous presse, ces derniers n’ont pas encore été relâchés. Ce syndicaliste a également indiqué que deux médecins ont été évacués en urgence vers l’hôpital suite à un malaise.
Il faut rappeler que le SNPSP a appelé l’ensemble de ses adhérents à participer en masse à ce rassemblement afin de traduire sur le terrain l’attachement des praticiens de la santé publique à leurs revendications socioprofessionnelles. celles-ci portent sur l’application de l’instruction du Premier ministre portant intégration dans le grade de « principal » de tout praticien cumulant dix ans d’ancienneté, l’alignement sur les nouveaux diplômes de doctorat pour les pharmaciens et les médecins dentistes avec classification sur la grille des salaires des fonctionnaires, ainsi que l’intégration du SNPSP, à part entière, dans tout le processus d’organisation des concours de promotion aux grades de « principal » et « en chef ».
Ce syndicat revendique également l’ouverture officielle du projet d’amendement du statut particulier des praticiens généralistes, négocié et remis à la DGFP le mois d’avril 2011.