Même si l’automne n’est pas officiellement installé, les premières pluies automnales elles, sont déjà là. Elles sont souvent torrentielles et engendrent des inondations. Un phénomène qui persiste dans notre pays depuis des années. Les institutions concernées s’accusent mutuellement. A qui la faute ?
Rym Nasri – Alger (Le Soir) – A l’approche de l’automne, les intempéries s’intensifient. A chaque forte chute de pluie, des cités sont entièrement inondées par les eaux causant ainsi d’énormes dégâts matériels et parfois même, des pertes de vies humaines. Les dernières intempéries qui ont touché plusieurs wilayas notamment à l’est du pays ont d’ailleurs fait un mort à M’sila et des dégâts à Skikda et Tébéssa.
Mais comme à chaque fois, la responsabilité est imputée à l’Office national de météorologie (ONM). On lui reproche de ne pas donner plus de détails concernant les localités exactes qui seront affectées par les intempéries. Or, cela n’est pas possible. «Nous citons les wilayas concernées par les chutes de pluie mais nous ne pouvons pas préciser exactement les localités qui seront touchées. Le risque d’inondation dépend des spécificités topographiques de chaque localité», explique-t-on à l’ONM.
Le rôle de cette institution qui est plutôt préventif, se résume à donner des alertes à travers la diffusion des BMS (Bulletin météorologique spécial) en temps réel et l’annonce de la carte de vigilance qui indique les régions concernées et le taux de pluviométrie. D’ailleurs précise-t-on encore, «les BMS sont toujours actualisés».
A elle seule, la météo ne peut faire face aux intempéries et aux inondations. D’autres facteurs interviennent justement dans cette situation. Les collectivités locales et le département des ressources en eau sont les premiers concernés. Que font-ils alors ? A l’origine de ces catastrophes, l’on cite souvent la mauvaise gestion des villes et la négligence. Les collectivités locales n’accordent pas beaucoup d’importance au curage des avaloirs et des regards de la voirie. Ces travaux auraient certainement permis d’éviter leur obstruction par les premières pluies automnales et le refoulement de ces eaux. Sans oublier le phénomène de l’urbanisation des lits des oueds qui est la résultante directe de l’octroi des permis de construction sans aucune norme. C’est ainsi que s’impose à chaque intempérie, l’intervention de la Protection civile. Mis à rude épreuve, ses services mènent des opérations d’épuisement d’eau et de sauvetage des personnes.
L’absence des actions préventives contre les catastrophes est également montré du doigt. Plusieurs mesures ont été annoncées par les pouvoirs publics. A l’exemple de la conférence nationale sur la gestion des risques de catastrophe tenue l’année dernière, suite aux intempéries qui ont affecté plusieurs régions du pays. Une rencontre qui a abouti à l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention des risques. Même le département des ressources en eaux avait annoncé la mise en place d’un réseau national de prévision des inondations. La Direction de l’assainissement et de la protection de l’environnement a été elle aussi, chargée d’élaborer et de mettre en œuvre, en concertation avec les structures et secteurs concernés, la politique nationale relative à la prévention, à la prévision et à la réduction des risques relatifs aux inondations. Seulement sur le terrain, point de concrétisation !
Ry. N.