Les prix à la consommation s’envolent en Algérie : l’ONS dresse un tableau sombre de l’inflation

Les prix à la consommation s’envolent en Algérie : l’ONS dresse un tableau sombre de l’inflation

ALGER, le 29 juillet 2024 – L’Algérie connaît une légère accélération de l’inflation, principalement tirée par la hausse des prix alimentaires, selon les dernières données publiées par l’Office National des Statistiques (ONS).

En juin 2024, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,3 % par rapport au mois précédent. Comparé au même mois de l’année 2023, les prix ont augmenté de 4,4 %. , un chiffre supérieur aux prévisions et qui s’explique en grande partie par l’augmentation des prix des produits alimentaires frais.

C’est dans l’assiette des Algériens que l’inflation se fait le plus sentir. Les prix des produits agricoles frais ont bondi de 5 % en juin, entraînés par la hausse des prix de la viande rouge (+5 %) et des fruits et légumes (+ 13,9% et + 6,2% respectivement).

Si certains produits comme la viande blanche (- 8,6%) et les œufs (- 2,2%) ont vu leurs prix baisser, cette tendance n’a pas suffi à compenser la hausse généralisée.

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Cette hausse généralisée s’explique en partie par des facteurs saisonniers, mais aussi par une conjoncture économique plus large marquée par la persistance de tensions sur les marchés mondiaux des matières premières et par des difficultés d’approvisionnement.

Si les produits alimentaires sont les principaux responsables de l’accélération de l’inflation, les prix des produits manufacturés non alimentaires (Meubles, habillement, chaussures…) et des services (Transport, communication…) ont également augmenté, bien que de manière plus modérée. En juin, les prix des produits manufacturés ont progressé de 0,2 % et ceux des services de 0,1 %.

Ces chiffres confirment les difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les ménages algériens, obligés de réduire leur consommation ou de rogner sur d’autres postes de dépenses pour faire face à cette hausse généralisée des prix.

L’inflation dans l’assiette : Analyse des prix au niveau des étals

Ces chiffres généraux sur l’inflation se traduisent par des hausses significatives au niveau des produits de consommation courante, comme le révèle une publication du ministère de l’Agriculture et du Développement rural publiée le 25 juillet 2024. Pour mieux cerner cette réalité, examinons de plus près l’évolution des prix de certains légumes et fruits.

Les légumes, piliers de l’alimentation quotidienne, ont connu des évolutions contrastées. Si la pomme de terre affiche un prix moyen de 102 DA/kg, les tomates sont légèrement moins onéreuses avec un prix moyen de 67 DA/kg.

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L‘oignon sec, quant à lui, se situe dans une fourchette de prix comprise entre 39 et 51 DA/kg. L’ail sec se distingue par son prix élevé, atteignant une moyenne de 355 DA/kg. Les carottes, plus abordables, se vendent en moyenne à 71 DA/kg, tandis que le navet continue sa tendance à la hausse, avec un prix moyen de 147 DA/kg.

Les légumes verts, comme la courgette et le haricot vert, affichent des prix moyens respectifs de 78 et 187 DA/kg. La laitue, quant à elle, est accessible à 94 DA/kg en moyenne.

Du côté des fruits, les pommes locales sont proposées à un prix moyen de 435 DA/kg. Les dattes, appréciées pour leur saveur, se vendent en moyenne à 546 DA/kg, tandis que les pastèques sont plus abordables à 86 DA/kg. Le melon se situe autour de 107 DA/kg, et la banane est accessible à 333 DA/kg en moyenne.

Concernant les produits d’origine animale, la viande de bœuf locale reste la denrée la plus chère, avec un prix moyen de 1746 DA/kg. Le poulet, plus abordable, est proposé à 364 dinars le kilo. Enfin, le prix de l’œuf se stabilise autour de 15 dinars l’unité.