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Les cours de l’or noir, qui avaient entamé la semaine sur une baisse significative, ont repris des couleurs, hier, sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela.
Un choc pétrolier en vue? Une hypothèse à ne pas écarter. Le marché risque en effet à nouveau d’être fortement chahuté. La crise vénézuélienne qui s’y est invitée ne va certainement pas le laisser de marbre. Les sanctions qui viennent d’être prises par le président américain contre Caracas vont probablement affecter l’offre mondiale d’or noir. Le Venezuela qui disposerait des plus importantes réserves de pétrole au monde, devant l’Arabie saoudite étant un des plus gros producteurs de l’Opep avec une capacité de production d’environ 4 millions de barils par jour.
Les prix du pétrole s’affichaient d’ailleurs à la hausse hier, en cours d’échanges européens: les Etats-Unis ont directement visé la compagnie nationale vénézuélienne Pdvsa pour fragiliser le régime de Nicolas Maduro, ce qui représente une menace directe pour l’offre mondiale de brut qui risque d’en pâtir. Cette nouvelle donne d’ordre géopolitique intervient dans le sillage de l’annonce d’une augmentation des puits actifs aux Etats-Unis. La société Baker Hugues, qui recense cet indicateur anticipant la production à venir, a comptabilisé le 25 janvier 10 puits de pétrole actifs supplémentaires aux États-Unis par rapport à la semaine précédente.
Un signe d’une probable hausse des extractions de brut dans les semaines à venir fait-on remarquer. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a cédé 1,71 dollar, lundi dernier, pour clôturer à 59,93 dollars sur l’Intercontinental Exchange de Londres. «Les cours sont affectés par la hausse du nombre de puits dévoilée vendredi», a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Cette tendance baissière n’a donc finalement pas fait long feu. Le marché ayant vite intégré la menace que représentent les sanctions américaines, qui ont ciblé la production pétrolière du Venezuela, sur l’offre mondiale.
On est malgré tout encore loin d’une flambée des prix. Hier, vers 15h30 heure algérienne le baril de Brent de la mer du Nord s’affichait autour des 61, 11 dollars engrangeant un gain de 1,30 dollar par rapport à la veille. Tandis que le baril de light sweet crude progressait de 1,29 dollar pour s’échanger à 53,28 dollars. Ce rebond significatif pourrait toutefois être freiné par des négociations sino-américaines qui risquent de capoter. C’est ce qu’ont estimé certains experts: «Les investisseurs sont nerveux face à l’incertitude sur les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et à l’augmentation de la production aux Etats-Unis», soulignaient hier matin des analystes parisiens.
Le département américain de la Justice vient de sonner la charge contre l’équipementier télécoms chinois Huawei alors même que des négociations commerciales de haut niveau sont prévues cette semaine entre officiels chinois et américains à Washington, indique-t-on. Il n’empêche que le baril qui garde un oeil sur le dossier vénézuélien s’affiche contre vents et marées en nette hausse. Trois indicateurs au moins jouent en faveur d’une envolée des prix.
Il y a les sanctions américaines contre l’Iran, la baisse de la production de l’alliance Opep-non Opep de 1,2 million de barils par jour décidée le 8 décembre dernier, la diminution importante de l’offre saoudienne qui a pour objectif de propulser le baril au-dessus des 80 dollars. Le prix à payer par Donald Trump pour renverser le président vénézuélien Nicolas Maduro passera inévitablement par une envolée des cours de l’or noir. Un baril à 100 dollars? Ce n’est pas exclu! Les paris sont ouverts…