Cette tendance «ne menace pas pour l’heure les équilibres internes et externes du pays mais constitue une alerte prise sérieusement en compte par les autorités», a déclaré le 11 novembre dernier à Alger le ministre des Finances, Mohamed Djellab.
La chute des cours de l’or noir préoccupe les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. La réunion qu’ils tiendront le 27 novembre prochain à Vienne en Autriche sera certainement décisive. Plus, l’échéance se rapproche. Plus, les langues se délient.
Les divergences apparaissent au grand jour. Il sera vraisemblablement difficile aux différents acteurs du cartel d’accorder leurs violons.
Le prix du baril de Brent qui est tombé sous les 81 dollars (80,56 dollars), son plus bas depuis quatre ans a fait sortir le secrétaire général de l’Organisation de son silence, Abdallah Al Badri. Il a appelé mardi dernier à ne pas paniquer face à cette baisse. «La situation va s’améliorer», a même estimé Abdallah Al Badri.
«La chute des prix n’a aucun impact sur l’économie nationale ni sur les projets de Sonatrach» a indiqué le même jour le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne I tout en assurant que l’Algérie a pris toutes ses dispositions. Sans plus de détails.
Cette tendance «ne menace pas pour l’heure les équilibres internes et externes du pays mais constitue une alerte prise sérieusement en compte par les autorités», a déclaré le 11 novembre dernier à Alger le ministre des Finances, Mohamed Djellab aux membres du Conseil de la nation qui l’ont interrogé sur les conséquences de la chute des prix sur l’économie nationale.
«Les dernières fluctuations des marchés pétroliers présagent un recul des prix du baril et si la tendance se confirme, elle ne constitue aucune menace sur les équilibres externes et internes du pays mais se veut une alerte que le gouvernement doit sérieusement prendre en charge», avait déjà prévenu le 21 octobre dernier le grand argentier du pays lors de la présentation du projet de loi de finances 2015 devant l’Assemblée populaire nationale. L’heure est donc à la vigilance. Pendant ce temps, la saignée continue. Hier, vers midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 81,47 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit un recul de 20 cents par rapport à la clôture de mardi dernier.
Dans les échanges électroniques le baril de Light Sweet Crude (WTI) coté à New York pour accusait une perte de 43 cents. Il se négociait à 77,51 dollars. «Le Brent continue d’évoluer à proximité d’un plus bas en quatre ans, et surtout du niveau des 80 dollars qui constitue une zone de fragilité pour de nombreuses économies de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)», signalait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank. Qui sont ces pays qui peuvent être affectés par un tel niveau de prix?
«On pense en particulier à l’Algérie et au Venezuela qui ont basé leurs prévisions de budget sur un baril autour des 100 dollars», indiquait-il. Peut-on s’attendre à un revirement de situation?
«L’échéance cruciale du 27 novembre (…) se rapproche mais le marché ne semble pas croire à une action décisive. A raison certainement. Il est fort peu probable que le cartel revoie drastiquement à la baisse son objectif de production fixé à 30 millions de barils par jour depuis fin 2011» a fait observer M.Dembik.
Entre les pays membres de l’Opep qui prônent la réduction de la production et ceux qui militent pour le statu quo les débats s’annoncent en effet très serrés.
Un mauvais signe pour le marché…