Les pro-Berlusconi menacent de démissionner si le Sénat vote contre lui

Les pro-Berlusconi menacent de démissionner si le Sénat vote contre lui

Les parlementaires du parti de centre droit PDL de Silvio Berlusconi ont décidé mercredi de démissionner en bloc si l’ex-chef de gouvernement devait, comme c’est probable, essuyer un vote défavorable au Sénat le 4 octobre.

Les députés et sénateurs réunis sous la houlette du Cavaliere à Rome ont voté oui par acclamation et un long applaudissement à une proposition de l’ex-président du Sénat, Renato Schifani, d’une démission de masse au cas où une commission spéciale voterait l’exclusion de M. Berlusconi du Sénat dans une semaine.

En vertu de la loi Severino adoptée en 2012, l’ancien président du Conseil de bientôt 77 ans risque d’être « déchu » de son poste de sénateur et déclaré inéligible après sa condamnation à une peine de prison (qu’il purgera à domicile vu son âge) par la Cour de cassation le 1er août.

Un premier vote en commission concernant l’immunité et les élections est prévu le 4 octobre, et compte tenu de la composition de cette instance de 23 membres, un vote négatif pour M. Berlusconi est déjà prévu.

Le chef du premier parti de centre gauche, le Parti démocrate (PD), Guglielmo Epifani, a immédiatement dénoncé la décision des élus PDL, comme « une énième preuve d’irresponsabilité à l’égard du pays ».

« Le PDL risque de tout détruire et de rendre instable l’action du gouvernement qui cherche actuellement à résoudre les problèmes des Italiens », a protesté M. Epifani.

L’Italie est dirigée depuis avril par un gouvernement de « large entente » inédit entre le PD et le PDL, mené par Enrico Letta.

Selon des participants à la réunion PDL à Rome, M. Berlusconi y a affirmé : « cela fait 55 jours que je ne dors pas ». « Ce sont les journées les plus horribles de ma vie, être jeté dehors (du Parlement, ndlr) pour une accusation aussi infamante… », a-t-il dit, en assurant « avoir perdu 11 kilos, comme les années de prison qu’ils (ses ennemis, ndlr) aimeraient me voir subir ».

Selon M. Berlusconi toujours cité par des participants, « la gauche jubile parce qu’elle pense avoir la voie libre vers le pouvoir maintenant que j’ai été condamné ». Le 1er août, la Cour de cassation l’a condamné à quatre ans de prison, dont trois amnistiés, pour fraude fiscale dans le procès Mediaset.

Malgré les menaces arrivant du camp Berlusconi, le ministre de l’Economie Fabrizio Saccomanni a jugé « improbable une chute du gouvernement ». « Aucun parti n’a intérêt à interrompre l’assainissement des comptes et la relance de l’économie », a-t-il dit à la chaîne de télévision La Sette.