Les citoyens algériens sont confrontés ces derniers jours à une hausse fulgurante des prix de produits de première nécessité.
A deux mois du ramadhan, où les prix augmentent davantage, les consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer.
A qui se plaindre ? Une question que le consommateur algérien se pose quotidiennement, mais à laquelle il ne trouve toujours pas de réponse.
D’autant plus que les associations de protection des droits du consommateur en Algérie n’arrivent toujours pas à s’affirmer en tant qu’interlocuteur des pouvoirs publics. Les 50 associations de protection et de défense des consommateurs répertoriées à travers le territoire national ne semblent pas être entendues.
Pourtant leur mission est bien précise : protéger la santé du consommateur, sa sécurité vis-à-vis des produits mis sur le marché ainsi que son pouvoir d’achat. Chose qui n’est pas concrétisée sur le terrain au détriment des plus démunis qui sont victimes de la cherté de la vie. Il est donc indispensable que ces associations soient dotées d’une solide formation juridique afin qu’elles puissent défendre les intérêts du consommateur.
Elles doivent élaborer des plans d’action en développant leurs activités dans le cadre des prérogatives que leur confère la législation algérienne. D’autre part, le ministère du Commerce est souvent sollicité quant à l’augmentation vertigineuse des produits alimentaires, mais aucune réponse appropriée n’a été jusque-là communiquée.
Ce dernier se contente d’entreprendre des mesures aptes à réguler le marché face à l’offre et la demande. Autrement dit, il s’occupe de la disponibilité des produits sur le marché et parfois de la qualité, mais le contrôle des prix n’est pas de son ressort.
«L’Algérie a adopté l’économie de marché. Dans ce cas-là, les prix sont libres. Le marché ne peut être régulé par le ministère du Commerce car répondant à la loi de l’offre et de la demande», ce sont généralement les réponses fournis par le premier responsable du secteur et ses collaborateurs. Le ministère du Commerce, censé réguler le marché, trouve toutefois refuge derrière ce prétexte.
La loi sur la concurrence pour réprimer la hausse
Toutefois, le gouvernement a décidé de confectionner une loi qui permettrait à l’Etat d’intervenir pour stabiliser les prix. C’est la loi modifiant et complétant l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 relative à la concurrence, dont l’avant-projet a été approuvé en conseil des ministres récemment. A travers cette loi, l’Etat devra intervenir pour réguler les prix et fixer les marges bénéficiaires. Le but est de protéger le pouvoir d’achat et éviter les situations de monopoles et de spéculations.
Le chargé de la communication au niveau du ministère du Commerce, Farouk Tifour, avait souligné dans une précédente sollicitation du Temps d’Algérie que «la révision de cette loi permettra à l’Etat d’intervenir dans des situations de hausses de prix injustifiées, pour garantir la régulation et prévenir toute formation de monopole». Il faut savoir que la loi actuelle permet à l’Etat d’intervenir pour fixer seulement les prix de certains produits subventionnés.
Le nouveau projet devra permettre l’intervention des autorités publiques pour fixer les marges bénéficiaires sur les prix de tous les produits de consommation. Selon les termes de ce texte, le ministère du Commerce disposera de l’autorité de fixer les marges et profits réalisés sur le commerce de produits et de services.
Un décret exécutif sur la base des marges de prix suggérées par des experts en la matière et le conseil de la concurrence doit être mis en place.
Nassima Bensalem