Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé dimanche à Kigali (Rwanda) que les réformes lancées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, améliorent « considérablement » la place et le rôle de la femme dans la société algérienne et témoignent d’une « authentique volonté » d’élargir les espaces démocratiques et d’asseoir une gouvernance performante.
Ces réformes s’inscrivent dans « la logique et le prolongement de la dynamique globale des vastes chantiers de réformes lancées par le président de la République en l’Algérie depuis 1999 dont l’objectif ultime est de conduire à la consécration de l’Etat de droit et au renforcement de la démocratie participative », a indiqué M. Sellal lors de la 27ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine.
M. Sellal représente le chef de l’Etat aux travaux de ce sommet qui se tient sous le thème » 2016 : Année africaine des droits de l’homme avec un accent particulier sur les droits des femmes ».
Le Premier ministre a relevé que le thème du sommet est assurément « mobilisateur », car « il souligne avec force le haut degré de l’attachement de notre Organisation à la dimension humaine et singulièrement à la promotion des droits et du rôle de la femme africaine ».
« Ce n’est certainement pas un hasard que le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes soit un principe de valeur constitutionnelle inscrit dans l’Acte constitutif de notre Organisation panafricaine », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a expliqué que « l’Algérie qui a installé la dignité de l’homme au coeur de son combat libérateur, se devait, au lendemain de son indépendance, de prolonger les aspirations de ses citoyens dont l’émancipation politique confisquée durant plus d’un siècle s’est accompagnée d’une dépossession non seulement économique, mais également sociale, culturelle et identitaire ».
« Aussi ses Constitutions successives sont-elles proscrit, tout naturellement, l’esclavage, la servitude et l’exploitation de l’homme et retenu la pleine citoyenneté comme plier porteur du contrat national qui rassemble tous les Algériens », a-t-il dit.
Il a relevé que l’Algérie a, depuis, « développé, en faveur de ses citoyennes et citoyens, une politique volontariste en matière d’éducation, de santé, d’emploi, de protection sociale et d’épanouissement culturel dans une approche associant harmonieusement la fidélité à l’authenticité et l’ouverture sur la modernité ».
S’agissant plus spécifiquement de la promotion des droits et du rôle de la femme, M. Sellal a rappelé que l’Algérie a procédé, ces dernières années, à « une adaptation de son dispositif législatif et réglementaire qui s’est traduite par la mise en place d’organes, de mécanismes et d’espaces concourant à la définition et à la mise en œuvre de l’approche ‘genre’ ainsi que des dispositifs d’écoute, d’orientation et d’accompagnement dans l’ensemble des secteurs ».
En outre, « les réformes intervenues récemment dans le corpus juridique national constituent une évolution avant-gardiste en matière de promotion du rôle sociétal, politique et économique de la femme, consacrant ainsi une avancée notable en termes d’autonomisation et d’amélioration de ses conditions socioprofessionnelles ».
Dans ce cadre, le Premier ministre a mis en avant les « mesures concrètes » comme la révision constitutionnelle de 2008 qui « garantit aux femmes une présence accrue au sein des Assemblées élues au niveau national et local ».
« Ce nouvel acquis constitutionnel a permis aux femmes d’accéder, lors des élections législatives de mai 2012, à 31,60 % des sièges de l’APN, classant ainsi l’Algérie au 26ème rang mondial et au 9ème rang africain en termes de présence des femmes dans les parlements nationaux », a-t-il fait valoir.
Parmi les autres mesures, le Premier ministre a cité l’amendement du code de la nationalité qui confère à la mère algérienne, sur un plan égalitaire avec le père, la faculté de transmettre sa nationalité à ses enfants, rappelant également l’adoption, en 2007, d’une stratégie nationale de lutte contre la violence faite aux femmes qui a abouti à la consécration dans le code pénal de nouvelles dispositions inhérentes à la protection de la femme contre toutes les formes de violence, y compris la pénalisation du harcèlement sexuel.
L’institutionnalisation d’un fonds de pensions alimentaire en faveur des femmes divorcées sans ressources et la mise sur pied d’une commission nationale de conception d’une charte de la femme travailleuse visant à permettre à la femme de concilier vie familiale et vie professionnelle, sont parmi les mesures citées par le Premier ministre.
M. Sellal a mis également en exergue le renforcement de la présence de la femme au niveau des centres de décision, sur la base du système de quotas, en consacrant un taux de 30% au minimum aux femmes pour l’obtention de postes supérieurs au niveau des institutions de l’administration publique, des entreprises publiques et privées.
La confection, en décembre 2015, d’un guide pratique sur l’accueil et l’orientation des femmes, en vue de leur insertion socioprofessionnelle, notamment celles se trouvant en difficulté sociale ou victimes de violences, est l’autre mesure citée par le Premier ministre.
Il a rappelé, dans ce sens, que l’Algérie avait abrité les 7 et 8 mars 2016, la 5ème assemblée générale de la Déclaration de Kigali 2010 pour débattre de la violence faite aux femmes.
Cette conférence, qui a été rehaussée par la présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a adopté la plateforme d’Alger qui définit les grandes lignes de l’action commune en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Le Premier ministre a souligné, à ce propos, que la dernière révision constitutionnelle a prévu la création d’une haute instance indépendante de surveillance des élections dans le but d’entourer les scrutins électoraux de transparence et d’impartialité, tout en élargissant les droits et moyens d’action de l’opposition parlementaire.
Cette révision énonce également la mise en place un Conseil national des droits de l’homme, destiné à assurer des missions de surveillance, d’alerte précoce, d’évaluation et de sensibilisation en matière de droits de l’Homme », a-t-il rappelé, précisant que ce conseil est habilité à examiner les situations d’atteinte ou de violation des droits de l’homme et de porter les résultats de ses investigations à la connaissance des autorités administratives ou judiciaires compétentes.