Il se confirme chaque jour un peu plus que le monde vit et vivra des moments extrêmement difficiles économiquement et socialement. Et pour cause, les bouleversements géopolitiques en cours sont source d’une grande inquiétude tant ils impacteront directement les perspectives économiques de plusieurs pays dont évidemment l’Algérie.
C’est un peu la conclusion sommaire d’une étude du think tank gouvernemental français, «France Stratégie», dont l’APS a publié aujourd’hui les grandes lignes. Il en ressort ainsi que les risques géopolitiques vont «significativement» peser, dans un «proche avenir», sur les perspectives économiques mondiales.
«L’affirmation de la puissance chinoise et les réactions qu’elle suscite, la montée des rivalités entre pouvoirs régionaux, le réveil militaire de la Russie, la multiplication des conflits au pourtour de l’Europe et l’extension du terrorisme signalent que les risques géopolitiques vont significativement peser sur les perspectives économiques dans les temps à venir», souligne une note sur l’environnement macroéconomique international.
On y apprend d’abord que les conflits au Proche-Orient ont «provoqué les chocs pétroliers, la fin de la guerre froide a induit une baisse des budgets de défense, la chute de l’Union soviétique a débouché sur la transition en Europe centrale et orientale». De fait, «l’équilibre» des grandes puissances et la «polarisation» de la Chine sur son développement économique «ont longtemps été facteurs de stabilité» estime «France Stratégie» pour expliquer pourquoi les conflits «sont restés localisés et contenus».
Perspectives incertaines
Mais après cette longue stabilité, vint la dérive qui allait mettre le feu aux poudres. L’enlisement de la guerre en Syrie, les multiples attaques de l’organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daech) au Moyen-Orient, en Afrique, la guerre civile au Soudan, les tensions en Ukraine, en Israël/Palestine ou en Turquie, la reprise des conflits internes en Irak et en Afghanistan, l’hostilité croissante entre l’Iran et l’Arabie saoudite, les tensions en mer de Chine «sont autant de sources d’instabilité géopolitique qui peuvent avoir des répercussions à l’échelle mondiale».
Le think tank affirme que ces crises géopolitiques sont des drames humains «aux conséquences terribles qui dépassent largement les frontières des pays directement concernés». Et d’ajouter qu’à l’échelle régionale, les flux migratoires déclenchés par les conflits «constituent également un facteur de déstabilisation » pour les pays limitrophes et aussi sur un horizon géographique qui s’élargit, comme l’illustrent dramatiquement le conflit syrien et la crise des réfugiés en Europe».
Dans ce contexte, fait remarquer la note, la capacité collective à maintenir la stabilité mondiale «sera fortement mise à l’épreuve», au moment où les Etats-Unis sont dans une phase de désengagement de leurs opérations extérieures. Pis encore, «ni les instances multilatérales ni l’Union européenne ne sont aujourd’hui en position d’exercer une gestion effective des crises» appuie l’étude.