Désormais, le conflit que l’on croyait apaisé entre l’APC d’Aïn El Türck et la Trésorerie communale, n’était finalement qu’un leurre, puisque une guerre sans merci est relancée de plus belle, entre les deux camps qui se cantonnent chacun dans son retranchement. Dans tout ce méli-mélo, ce sont les employés et les salariés de l’APC, qui paieront les pots cassés en risquant tout bonnement, de ne pas percevoir leurs paies du mois en cours ou de voir son versement retardé, en cas de solution.
En effet, le conflit, déjà ancien de plus d’une année, a ressurgi tel un spectre et a tendance à se durcir, vu les derniers développements «négatifs» de la situation, sans qu’aucun compromis ne soit trouvé entre les deux camps. Une grosse effervescence est notamment enregistrée ces jours-ci avec des accusations et des condamnations mutuelles, entre les deux parties en conflit. Les employés et les salariés de l’administration communale, sont les plus affectés par la situation, puisque encore une fois, ils sont pris en otage dans un conflit qui ne les concerne pas. Le plus problématique est que ces employés, restent tributaires des recettes fiscales de leur APC. La suspension des subventions de l’Etat aux APC, a mis à nu, les carences de la gestion des ressources fiscales des communes dont beaucoup d’entre elles, se retrouvent avec des découverts financiers importants et que ne peut plus couvrir la trésorerie communale, comme cela était pratiqué par le passé.
D’ailleurs, le trésorier communal de la daïra d’Aïn El Türck, Mr Abbas, a été on ne peut plus tranchant dans cette affaire, dont il est le principal sujet de discorde, «l’insuffisance des avoirs dans les caisses de la commune d’Aïn El Türck et les écarts enregistrés entre la recette et la dépense, ne me permettent pas d’établir les salaires du mois en cours, des personnels de l’administration communale qui ne peuvent pas être honorés. La loi 91/20 de l’article 36, interdit formellement d’aller puiser dans le FCCL, le fonds communal des collectivités locales qui est formellement consacré au financement des projets programmés par les pouvoirs publics et qui sont grevés d’affectation». Pour notre interlocuteur, c’est aux responsables communaux qu’incombe la situation. Et ce, pour n’avoir pas mené à bien leurs opérations de recouvrement, afin de doter leur caisse de suffisamment de recettes fiscales et prévoir ainsi les salaires de leurs employés, ainsi que les mandats des entreprises partenaires de l’APC». D’ailleurs, notre interlocuteur confiera, que «le Budget Prévisionnel BP 2016», a été catégoriquement rejeté par son service, en raison de la non-conformité du sommier de consistance de la commune sur lequel sont basés les calculs des prévisions budgétaires, comme le stipule la législation.
«Le sommier de consistance en ma possession, et qui m’a été remis par l’APC, est daté de 2002. Autrement dit, il n’est pas réactualisé. De ce fait, je ne peux me baser sur des informations erronées, pour établir le BP, alors que nous savons pertinemment, que des biens communaux et des équipements qui figurent sur ce sommier de consistance de 2002, n’existent plus aujourd’hui dans le patrimoine de la commune et dont nous ne connaissons nullement la destination, ni comment ils ont été radiés de ce sommier de consistance». Un dossier, que seuls les pouvoirs publics peuvent élucider à travers une enquête globale sur le détournement des biens communaux et dont la recette municipale n’a pas perçu le moindre centime pendant des années. Pour en revenir au reversement des salaires des employés, nous apprenons qu’aucun compromis n’a été trouvé pour l’heure et qu’apparemment, le problème va interpeller les autorités de wilaya afin de trancher définitivement dans ce conflit. Quoiqu’il en soit, même si une solution est trouvée pour assurer la paie de ces employés, le problème resurgira le mois prochain et celui d’après, eu égard au déséquilibre entre les recettes et les dépenses de l’APC, qui ne sont pas toujours justifiées. En effet, l’on saura que près de 20 milliards de centimes de recettes fiscales, n’ont jamais été recouvrées par l’APC.
Ces recettes consistent en des taxes de séjours, de nuitée, la TAP, la TVA, de baux locatifs, jamais reversées par les commerçants et autres opérateurs économiques activant sur le territoire d’Aïn El Türck, et qui se chiffrent à des milliards.
Une situation inexplicable, alors que ces recettes règleront à jamais, les problèmes de salaires des employés pour toute l’année. Il devient clair, que la défaillance est dans la gestion des gisements fiscaux et des biens de la commune, sans oublier le laxisme et la complicité de certains élus qui négligent le recouvrement pour des raisons qu’il est inutile d’évoquer ici et que le simple citoyen devine. C’est dans ce sens là, que les pouvoirs publics, notamment la daïra, qui doit s’appliquer et veiller à ce que la législation soit respectée tout en intéressant les opérateurs économiques, désireux d’investir dans la région balnéaire, mais à condition qu’ils se mettent à jouer avec le fisc au lieu de chercher des complicités au niveau des APC. Le problème concerne toutes les communes d’Aïn El Türck, des biens communaux, gros générateurs de recettes fiscales, qui sont volontairement «sortis» du sommier de consistance. Ce qui constitue des pertes énormes pour la commune et dont une partie va dans les poches de quelques élus véreux. La vérité est là. Pendant ce temps, les citoyens ne voient aucun développement dans leur commune et les employés doivent chaque mois se battre pour voir leurs maigres salaires reversés.