En Algérie, sept sites sont inscrits sur la liste du «patrimoine mondial» de l’Unesco. Du désert du Tassili aux ruelles de la Casbah d’Alger, en passant par les ruines de Tipasa ou les extraordinaires constructions de la vallée du M’Zab, l’Algérie offre des trésors à ses rares touristes (un peu plus d’un million de touristes étrangers en 2015). Visite de ces sept lieux remarquables en photos.
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Bou Noura M’Zab
Les constructions de la vallée du M’zab constituent un ensemble unique et spectaculaire. Situés à 600 km au sud de la ville d’Alger, au cœur du désert saharien, les cinq ksour (villages fortifiés) de la vallée du M’Zab forment un ensemble homogène extraordinaire constituant la marque, dans le désert, d’une civilisation sédentaire et urbaine. «Le paysage de la vallée du M’Zab, créé au Xe siècle par les Ibadites autour de leurs cinq ksour, ou villages fortifiés, semble être resté intact. Simple, fonctionnelle et parfaitement adaptée à l’environnement, l’architecture du M’Zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales. (…) Constituée des ksour et des palmeraies d’El-Atteuf, de Bounoura, Melika, Ghardaïa et Béni-Isguen (fondés entre 1012 et 1350), la vallée du M’Zab a conservé depuis le XIe siècle pratiquement le même mode d’habitat et les mêmes techniques de construction. C’est une source d’inspiration pour les urbanistes d’aujourd’hui», note l’Unesco.© SEUX PAULE / HEMIS.FR / HEMIS
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Beni Isguen
Ville du Mzab (Algérie) à 600 km au sud d’Alger. Au contraire des autres villes de la pentapole (région où se trouvaient cinq villes principales) mozabite, Beni Isguen n’est pas construite sur un piton rocheux mais sur le flan d’une colline rocheuse et c’est aussi la seule ville de la pentapole à ne pas avoir été bâtie sur l’oued M’zab.© Michael Runkel / Robert Harding Premium / robertharding
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Ghardaia capitale du M’Zab
Fondée en 1053, Ghardaïa est la plus grande des cités de la pentapole. La ville prend la forme d’une pyramide, accrochée à une forte butte, au sommet de laquelle trône la mosquée centrale, au minaret si typique. Le réseau des ruelles, circulaire ou radiale, enserre les habitations, construites les unes contre les autres, et les murailles successives dont s’est entourée la ville à différentes époques. Au centre, près de la grande mosquée, se trouve la fameuse «Grotte de Daya».© Michael Runkel / Robert Harding Premium / robertharding
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Tipasa, arches
Sur les bords de la Méditerranée, le site de Tipasa, ancien comptoir punique, fut occupé par Rome, qui en fit une base stratégique pour la conquête des royaumes mauritaniens. Il comprend un ensemble unique de vestiges phéniciens, romains, paléochrétiens et byzantins, voisinant avec des monuments autochtones, tel le Kbor er Roumia, grand mausolée royal de Maurétanie. Pour l’Unesco, «le site archéologique de Tipasa regroupe l’un des plus extraordinaires complexes archéologiques du Maghreb, et peut être le plus significatif pour l’étude des contacts entre les civilisations indigènes et les différentes vagues de colonisation du VIe siècle avant J.-C. au VIe siècle de notre ère».© Frédéric Soreau / Photononstop
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Tipasa, ruines
Impossible d’évoquer Tipasa sans citer Camus. «Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierre…», écrit Albert Camus dans Noces à Tipasa. © Frédéric Soreau / Photononstop
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Tipasa, sarcophage
Ce bas-relief représente un centaure des mers et des Néréides. Les Néréides sont des nymphes marines, filles du dieu marin Nérée et de l’Océanide Doris. Elles sont au nombre de cinquante et forment le cortège de Poséidon.© Frédéric Soreau / Photononstop
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Timgad, carte postale début 20e siècle
Sur le versant nord des Aurès, Timgad fut créée ex nihilo, en 100 apr. J.-C., par l’empereur Trajan comme colonie militaire. Avec ses colonnes, son arc de triomphe, son enceinte carrée et son plan orthogonal commandé par le cardo et le decumanus, les deux voies perpendiculaires qui traversaient la ville, c’est un exemple parfait d’urbanisme romain.© Selva/Leemage
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Timgad, théatre romain
«Colonie forte et prospère, Timgad se devait de donner une image saisissante de la grandeur romaine en terre numide. Les édifices, entièrement construits en pierre, ont été fréquemment restaurés au cours de l’Empire : l’arc de Trajan au milieu du IIe siècle, la porte est en 146, et la porte ouest sous Marc-Aurèle. Les rues ont été pavées de grandes dalles rectangulaires en calcaire et un soin particulier a été apporté aux aménagements édilitaires, comme en témoignent les 14 thermes identifiés jusqu’à ce jour», note l’Unesco.© Michael Runkel / Robert Harding Premium / robertharding
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Timgad, Mosaïques
L’Unesco précise: «Les maisons, de dimensions variées, brillent par leur somptueux décor de mosaïque destiné à pallier l’absence de marbres précieux». © Frédéric Soreau / Photononstop
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Casbah d’Alger, vue sur le port
Pour l’Unesco, «dans l’un des plus beaux sites maritimes de la Méditerranée, surplombant les îlots où un comptoir carthaginois fut installé dès le IVe siècle av. J.-C., la Casbah constitue un type unique de médina, ou ville islamique».© CITIZENSIDE / FAYCAL NECHOUD
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Casbah d’Alger, ruelle
Le terme Casbah, qui désignait à l’origine le point culminant de la médina de l’époque ziride, s’applique aujourd’hui à l’ensemble de la vielle ville d’El Djazair, dans les limites marquées par les remparts d’époque ottomane. Lesquels ont été édifiés dés la fin du XVIe siècle.© CITIZENSIDE / FAYCAL NECHOUD
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Casbah, dans les rues
«Dans cet ensemble vivant où résident près de 50.000 personnes, se conservent encore de très intéressantes habitations traditionnelles, palais, hammams, mosquées et divers souks, dont la forme urbaine représente le témoignage d’une stratification de plusieurs tendances dans un système complexe et original qui s’est adapté, avec une remarquable souplesse, à un site fortement accidenté.», note l’Unesco. Cette vieille ville souffre des assauts du temps et d’un manque d’entretien constant. © JEAN-PIERRE PREVEL / AFP
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Kalâa des Béni Hammad
La Kalâa des Béni Hammad est un site archéologique remarquable qui se situe à 36 km au nord-est de la ville de M’Sila. Cet ensemble, constitué de ruines préservées à 1.000 m d’altitude, est situé dans un site de montagnes d’une saisissante beauté sur le flanc sud du Djebel Maâdid. La Kalâa des Béni Hammad a été fondée au début du XIe siècle par Hammad, fils de Bouloughine (fondateur d’Alger), et abandonnée en 1090 sous la menace de l’invasion hilalienne. Elle fut la première capitale des émirs hammadites et a connu une grande splendeur. La Kalâa comporte, à l’intérieur d’une enceinte fortifiée de 7 km partiellement démantelée, un grand nombre de vestiges monumentaux, parmi lesquels la grande mosquée et son minaret (photo), et toute une série de palais.© Unesco
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Djemila, ruines romaines
Djémila, avec son forum, ses temples et ses basiliques, ses arcs de triomphe et ses maisons, à 900 m d’altitude, est un exemple remarquable d’urbanisme romain adapté à un site montagneux.© Michael Runkel / Robert Harding Premium
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Djemila, les ruines
Pour l’Unesco, «c’est l’un des plus beaux ensembles de ruines romaines du monde. Les vestiges archéologiques, le plan d’urbanisme romain bien intégré et le cadre environnemental constituent les ressources qui représentent les valeurs attribuées au site». © Frédéric Soreau / Photononstop
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Djemila, les arches
Le site de Djemila est situé à 50 km au nord-est de la ville de Sétif. Connu sous son nom antique de Cuicul, le site de Djemila est un établissement d’une ancienne colonie romaine fondée sous le règne de Nerva (96-98 de notre ère). «La ville romaine occupait un site défensif remarquable», précise l’Unesco.© Ethel Davies / Robert Harding Premium
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Massif du Tassili, Erg Admer
Ce haut plateau aride constitué de grès, couches superposées de vase et de sable solidifiés issues des mers qui couvraient la totalité du plus grand désert du monde, se trouve à plus de 1.000 mètres d’altitude et s’étend sur 50 à 60 km d’est en ouest et 800 km du nord au sud, soit une superficie de près de 120.000 km2. Sur cette photo, des colonnes de grès, formation volcanique et reg (désert de pierre) de l’Erg Admer, près de Djanet, dans le massif du Tassili N’ Ajjer© PHILIPPE ROY / Aurimages
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Tassili n’Ajjer: les dunes de sable
Vent de sable dans les dunes de l’ Erg Admer, près de Djanet, dans le massif du Tassili. Dans ce monde à l’aspect minéral, la vie a été très présente. «Plus de 15.000 dessins et gravures permettent d’y suivre, depuis 6.000 av. J.-C. jusqu’aux premiers siècles de notre ère, les changements du climat, les migrations de la faune et l’évolution de la vie humaine aux confins du Sahara», rappelle l’Unesco.© PHILIPPE ROY / AURIMAGES
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Tassili, étoiles dans la nuit du désert
Sur «ses « forêts de rochers » de grès érodé», la nuit est aussi fascinante que le jour. Sur les sommets, la planète Venus (étoile du Berger) brille dans l’obscurité bleutée.© B.A.Tafreshi / Leemage
Par Pierre Magnan