Par Nadia BENAKLI
«Des enquêtes sont menées actuellement au niveau de la direction des grandes entreprises pour faire la lumière sur la moindre irrégularité relevée dans les dossiers des grands importateurs», indique une source proche de la direction.
Leurs dossiers seront scrutés à la loupe. Les importateurs font l’objet d’enquêtes minutieuses, en ce moment, au sein de l’administration fiscale et bancaire. Fausse déclaration de montants, transferts illicites de devises, non-paiement des taxes, rien ne sera laissé au hasard.
Les services de sécurité passent au crible les dossiers des grands importateurs. «Des enquêtes sont menées au niveau de la direction des grandes entreprises pour faire la lumière sur la moindre irrégularité relevée dans les dossiers des grands importateurs», indique une source proche de la direction, sous couvert de l’anonymat. La même source avance que la direction a été sollicitée, à plusieurs reprises, par les services de sécurité, pour fournir toutes les déclarations concernant le paiement des factures, le transfert des fonds à l’étranger.
«Les opérations de transfert de fonds et le règlement des entreprises étrangères passent d’abord par la direction des grandes entreprises avant que les banques ne procèdent à l’application effective des contrats», explique notre source qui précise que ces dossiers concernent même ceux des hommes d’affaires mis sous mandat de dépôt.
Ceci dit, la justice attend les résultats des enquêtes pour donner suite à l’affaire du patron Cevital Issad Rebrab, du président du FCE, Ali Haddad et du groupe Kouninef. Des inspections locales ont été même sollicitées dans ces enquêtes afin d’avancer toute pièce portant sur la moindre infraction au fisc. «Nous avons été chargés de vérifier des dossiers des grands importateurs au niveau des différentes inspections des impôts avant de soumettre le dossier à la direction des grandes entreprises», a confié un contrôleur du recouvrement au niveau d’une inspection locale. Notre source avance que de nombreuses enquêtes sont lancées contre les importateurs qui activent, notamment dans l’agroalimentaire. Vu qu’ils sont nombreux à activer dans ce secteur, les services de sécurité comptent faire un véritable inventaire sur les différents intervenants dans l’économie nationale. L’ère du laisser-aller est-il révolu? Le gonflement des factures, les fausses déclarations des montants ne seront plus tolérés. sachant que le transfert de la devise constitue une véritable menace pour la santé de l’économie nationale, l’Etat doit reprendre les choses en main pour assainir le milieu des importateurs, qui est gangrené par la mafia.
L’importation des 701 kg de cocaïne dans des conteneurs de viande congelée ou l’affaire des conteneurs d’ordure ne sont que des exemples parmi d’autres qui renseignent sur la gravité de la situation. Malgré le renforcement de la réglementation en matière de transfert de devises, les professionnels de la triche trouvent toujours des moyens pour détourner les règles de transparence. Il y a lieu de relever que le mouvement populaire, qui a déclenché les marches le 22 février dernier, a été l’un des acteurs phares qui a contribué à la relance de la machine de lutte contre la corruption.