A Djelfa, les soirées ramdanesques ont le goût particulier des brochettes de viandes (blanches et rouges) cuites à la braise, dont la fumée âcre et appétissante, à souhait, attire les gourmands en tous genres.
En effet, le visiteur du chef-lieu de la wilaya de Djelfa, durant les soirées du mois sacré, est facilement happé par la multitude de fumées « appétissantes » se dégageant de plusieurs points de la ville, ou des tables sont dressées à même les rues, offrant un impressionnant choix de brochettes de viandes rouges, de dinde, de merguez, et de Melfouf(foie) .
Les « yeux étant le miroir du ventre », dans ce cas de figure, ce sont surtout les échoppes aux devantures propres et aux frigos bien achalandés qui ont le plus de succès, auprès des amateurs de « Choua », comparativement aux tables de brochettes à l’hygiène douteuse, présentées aux consommateurs dans un déni total des règles de conservation de ce produit sensible qu’est la viande.
Néanmoins, chacun des deux possède ses clients et fans, dont les narines sont les premières à être « agréablement » agressées par l’odeur de ce met délicieux.
Certains commerçants n’hésitent pas à jeter des morceaux de graisse sur la braise, histoire de titiller encore plus l’odorat de ceux qui ont certains remords à s’attabler à leurs échoppes.
Mais l’odeur est si engageante qu’une majorité tombe dans ce piège gustatif, ou le client n’a plus qu’un seul désir, celui de se repaitre de brochettes « sans regarder à la dépense », et ce jusqu’a l’heure du S’hour.
Les vendeurs de thé, aussi de la partie…
Un délice en appelant un autre, les vendeurs de thé se sont mis de la partie, en écumant tous les lieux de vente de Choua, pour proposer aux clients attablés avec leurs brochettes, des verres de thé à la menthe, histoire de digérer leur festin. Un festin (brochettes) ou tout le monde trouve son compte, vendeur de Choua, vendeur de thé et consommateur.
Les tables de Choua, une source de revenu durant le Ramadhan
Pour le jeune Abderrahmane, un stagiaire en hôtellerie et tourisme à Djelfa, la vente de brochettes durant le mois sacré est une « tradition » pratiquée depuis plusieurs années.
« C’est devenu pour moi une source de revenu non négligeable » a-t-il assuré à l’Aps, ajoutant, qu’il se prépare bien avant le mois sacré, pour ce faire, et ce en acquérant un grande quantité de charbon de la région de Dar Chioukh, avant de repérer un coin bien animé du centre-ville, pour installer sa table.
« Je trouve un grand plaisir à pratiquer cette activité, qui est certes une source de revenu hallal ( licite) , mais surtout, c’est une occasion, pour moi, pour renouer avec mes clients habituels, tout en faisant de nouvelles connaissances, qui enrichissent mon expérience personnelle de la vie » a-t-il assuré.