Ces chiffres effarants ne prennent en compte que les arrestations faites par les gendarmes. Il faut ajouter les saisies quasi quotidiennes de l’ANP, et bien sûr les armes qui passent entre les mailles des filets. «Merci» l’Otan…
Pour ceux qui doutent encore que l’Algérie est sous la menace d’une guerre sans merci, les chiffres sont là pour les convaincre. Tenez-vous bien, les gendarmes ont arrêté plus d’un millier de personnes en moins d’un an pour trafic d’armes aux frontières. Pis encore, rien que durant le deuxième trimestre 2016, les unités de la Gendarmerie nationale ont enregistré 311 affaires liées aux trafics d’armes et de munitions. 352 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces affaires. A travers leurs interventions, les unités de la Gendarmerie nationale ont procédé à la saisie de 88 armes, dont 55 fusils de chasse, 17 armes de guerre, trois armes de poing, 13 armes artisanales, 857 cartouches de différents calibres, plus de 34 kg de poudre noire et 1587 capsules. Un bilan effarant qui va dans la continuité de l’année 2015, où le premier trimestre avait connu une explosion de ce genre de trafics avec 892 affaires traitées, 889 individus arrêtés et 109 armes à feu saisies. Ces chiffres qui donnent froid dans le dos ne prennent en compte que les arrestations faites par les gendarmes. Il faut ajouter les saisies quasi quotidiennes de l’ANP, et bien sûr les armes qui passent entre les mailles du filet.
De janvier à ce jour, 89 Kalachnikovs, 11 pistolets-automatiques et trois pistolets-mitrailleurs ont été récupérés par les forces de l’ANP. En 2015, 307 armes, dont des fusils FMK, 30 fusils à pompe et semi-automatiques ainsi que 1 279 engins explosifs ont été également saisis, tandis que 157 terroristes ont été neutralisés. Ces saisies ne concernent donc pas que les armes à feu, mais aussi de véritables arsenaux de guerre dévastateurs tels des bombes, des mines antichars, des armes de guerre. Tout le monde a encore en mémoire la plus impressionnante de ces saisies qui a eu lieu le 11 mars à El Oued au cours de laquelle six systèmes de missiles antiaériens, 20 pistolets-mitrailleurs de type Kalachnikov et trois lance-roquettes RPG-7 ont été récupérés. Le bilan de ces arrestations reste exhaustif, mais il démontre l’ampleur du trafic. Surtout que ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Combien ont réussi à passer entre les mailles du filet? Nos forces de sécurité sont certes bien déployées et très vigilantes, mais ils ne peuvent contrôler toutes nos immenses frontières. L’Algérie, cet îlot de paix entouré de feu et de sang, est donc véritablement menacée. Il faut «remercier» l’Otan pour cette situation dramatique provoquée par son intervention irresponsable en Libye en 2011. Il faut juste faire une petite lecture de ce bilan pour voir que la menace vient de ce pays voisin. La plus importante quantité d’armements a été récupérée dans les régions sud-est du pays, non loin de la zone frontalière avec la Libye. Pourtant, ce pays était lui aussi un havre de paix avant les délires de guerre de l’ex-président français, Nicolas Sarkozy. Cette sale guerre qui a détruit la Libye a eu comme conséquence la dispersion des arsenaux de l’armée libyenne. Le Sahara, déjà déserté par les Etats, est ainsi devenu un marché géant de vente et d’achat d’armes. Aucun expert ne nie cette triste réalité. Mais ils s’interrogent tous sur ce qui motive ce trafic et ces transactions en direction de notre pays? S’agit-il en fin de compte de provoquer une guerre en Algérie à l’image de la situation en Libye et en Syrie? Qui est à l’origine de leur acheminement et avec quel argent? La stratégie appliquée par l’armée donne des résultats qualitatifs, néanmoins, pourrait-on affirmer, comment une pareille quantité d’armes a finalement pu être injectée sur le sol de l’Algérie? Et si elle n’a pas été destinée aux maquis, où se terrent encore les irréductibles du Gspc? Aucun n’ignore que l’Algérie est ciblée. Elle est censée, selon plusieurs observateurs, connaître le même sort que la Libye, lieu de prédilection des groupes armés dont ce qu’on appelle Daesh, mais aussi la Syrie, qui affronte des groupes terroristes multinationaux. Le danger est donc imminent car ces arsenaux de guerre ne sont certainement pas destinés à animer une fête de mariage…