L’action de protestation est soutenue par le Pacte de l’alternative démocratique (PAD) et le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) dont le président et plusieurs militants sont en détention préventive.
Treize syndicats de divers secteurs de la fonction publique (éducation, administration, enseignement supérieur et santé) et du secteur économique (poste, maintenance aéronautique) observent aujourd’hui une grève nationale accompagnée de marches dans toutes les wilayas du pays.
L’action de protestation participe d’un soutien au mouvement populaire, tout comme elle poursuit d’“interpeller les gouvernants” sur la nécessité de prendre en charge leurs revendications socioprofessionnelles, relatives notamment à la loi sur la retraite, le pouvoir d’achat et les libertés syndicales.
Dans un appel diffusé la veille de cette action, la Confédération des syndicats algériens (CSA) a réaffirmé son “soutien indéfectible au mouvement populaire pacifique et son engagement total à œuvrer à son renforcement et à sa poursuite jusqu’à la satisfaction de ses revendications légitimes”. La CSA a également réitéré son exigence du départ du gouvernement Bedoui, en exprimant son “rejet absolu des politiques du gouvernement illégitime et populairement rejeté”.
Elle a aussi dénoncé “l’exploitation de la conjoncture actuelle pour faire passer et adopter des lois et des décisions décisives à même d’hypothéquer l’avenir des générations futures et d’affecter la souveraineté nationale, telles que la loi sur les hydrocarbures, le code du travail et la loi sur la retraite”.
Les syndicats autonomes réclament aussi la libération immédiate des détenus d’opinion et politiques, tout en condamnant les poursuites judiciaires contre les activistes du hirak, les restrictions systématiques des espaces publics, les entraves à la liberté de manifestation et de mouvement, ainsi que la fermeture des accès à la capitale, les restrictions à la liberté d’expression et le musellement des médias publics et privés.
La CSA a exhorté les fonctionnaires et les travailleurs à œuvrer au succès de la grève et des marches dans les wilayas. Ces actions de protestation visent, selon la CSA, à instaurer “le respect des droits et des libertés constitutionnelles et des conventions internationales et des traités ratifiés par l’Algérie”, ainsi que le “maintien des capacités de l’État à lutter contre la corruption tout en protégeant et en renforçant les fondements de l’État social”, à “protéger les acquis des travailleurs et œuvrer à l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen afin de préserver sa dignité et une vie décente”, et à “répondre aux demandes et améliorer les conditions professionnelles et sociales”.
À l’issue de la tenue de son conseil national, le 17 octobre dernier, la CSA avait, rappelle-t-on, estimé qu’“il est nécessaire d’adopter d’autres moyens de lutte plus efficaces” et de “passer aux actions d’accompagnement du hirak et de ne plus se contenter de communiqués de soutien”.
Un appel qui a trouvé écho auprès des partis du Pacte de l’alternative démocratique. Ce regroupement constitué de sept partis politiques que sont le FFS, le RCD, le PT, le PLD, le PST, le MDS et l’UCP, de la Laddh et de certaines personnalités de la mouvance démocratique a appelé les Algériens à rejoindre la marche des syndicats autonomes le 28 octobre. Pour sa part, le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) se joint également à l’appel à la grève du 28 octobre 2019, en appelant à une forte mobilisation des différents secteurs pour sa réussite.
Amar RAFA