L’accord de partenariat transpacifique créant la plus grande zone de libre-échange au monde a été signé officiellement ce matin en Nouvelle-Zélande, en l’absence de la 2ème puissance économique mondiale, la Chine.
Après cinq ans de négociations, Washington a réussi, enfin à convaincre ses alliés de conclure cet accord et à évincer Pékin du projet pour ne pas lui faire de l’ombre et imposer sa propre vision de cette nouvelle zone de libre-échange. Par conséquent, les règles du jeu du commerce international seront rédigées par les Etats-Unis qui d’ores et déjà ont commencé l’élaboration de la feuille de route de l’accord. A travers ce partenariat transpacifique, Washington tentera de faire pression sur les marchés asiatiques détenus par la Chine et affaiblir sa position sur le marché mondial des matières premières. Désormais, la première puissance économique mondiale peut contrôler le flux des marchandises en provenance des 12 pays signataires et même manipuler les prix, les droits de douanes et le types des produits à commercialiser.
Ce qui pourrait contredire l’objectif principale de cette grande zone de libre échange qui vise à abattre les barrières dans les échanges commerciaux et aux investissements entre les 12 pays signataires, à savoir, l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam. Des économies qui représentent près de 40% de l’économie mondiale et qui ne peuvent être que rentables pour l’économie américaine. Entre autres, ce partenariat pourrait inciter l’Organisation mondiale du commerce à revoir ses règles ou à adopter une nouvelle stratégie pour faire face à ce type de zone qui n’obéit qu’au lobbying du plus fort
En créant cette nouvelle zone de libre échange, les Etats-Unis et ses alliés pénétreront la région la peuplée et active économiquement au monde et feront de l’Asie-Pacifique le pivot de leur politique étrangère. L’accord prévoit, déjà, une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada, les Etats-Unis et le Japon, que soit pour le sucre, le riz, le fromage ou le bœuf ou encore le médicament.
D’ailleurs, de nombreuses voix critiquent les effets pervers des textes réglementaires que les Etats-Unis ont élaboré, notamment, ceux relatifs aux droits des travailleurs, à l’environnement, à la perte de souveraineté ou encore l’accès aux médicaments. Avant même d’être opérationnelle la zone de libre-échange transpacifique fait polémique. Ce qui est en faveur de Pékin qui travaille de son côté à la création sa propre zone de libre-échange de l’Asie-Pacifique (FTAAP), et ce, après avoir lancé la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII) afin de financer des projets en Asie. En conclusion, les deux puissances économiques mondiales entrent dans une guerre financière sans précédents. Chacune avec ses alliés.