La lourde défaite du onze algérien sonne comme une douche… irlandaise. Elle révèle manifestement toute l’étendue du paradoxe des Verts : plus la sélection enregistre des renforts, plus son niveau régresse jusqu’à inquiéter le peuple algérien. Nul doute que la troupe de Saadane a vu l’arrivée de joueurs talentueux sélectionnés pour prendre part à la phase finale du Mondial sud-africain.
C’était une nécessité imposée par les limites constatées dans le rendement des Verts à l’occasion de la dernière Coupe d’Afrique des nations où le coach national était confronté à d’énormes difficultés pour remplacer un élément. C’est dans la perspective de pallier les lacunes et les incohérences du onze national que le sélectionneur national a procédé à une prospection sanctionnée par l’arrivée d’environ dix nouvelles têtes.
Le renfort a touché tous les compartiments. La liste des néo-Verts est assez longue. Elle est composée de M’Bolhi, Kadir, Bellaïd, Mesbah, Guedioura, Boudebouz. A cette liste s’ajoute le revenant Djebbour. L’arrivée de ces joueurs devrait permettre à la sélection de passer à un niveau supérieur notamment avec un Mondial à l’horizon.
Le procédé n’est pas fortuit si l’on se fie à la valeur technique des joueurs sélectionnés. Les Algériens ont découvert avec beaucoup de plaisir le talent des joueurs qui portaient pour la première fois les couleurs nationales.
La satisfaction est bien là . L’effectif n’est pas réduit et le sélectionneur a l’embarras du choix pour composer un onze homogène et capable de rivaliser avec toutes les sélection aussi bien celles qualifiées à la Coupe du monde que celles ayant échoué en pleines éliminatoires à l’image de l’Eire.
Loin de constituer un foudre de guerre, la troupe de Trapattoni a surclassé un onze algérien très décevant dans sa production collective et dans son animation offensive, cette tare qui tend visiblement à s’éterniser dans la maison des Verts où il est difficile de saisir les effets positifs des renforcements successifs enregistrés depuis l’expérience angolaise en Coupe d’Afrique des nations.
Ecartée de manière peu enviable devant l’Egypte sur le score de (0-4), dominée et vaincue par le Nigeria dans le match de classement de l’édition (0-1), la sélection algérienne n’a pas pu renouer avec les victoires à l’occasion du match amical contre la Serbie perdu sur le score sans appel de 0-3 avec une prestation qui a laissé sans voix tous les supporters.
C’était au mois de mars dernier marqué par le baptême réussi de Lacen. Trois mois plus tard, sept nouveaux joueurs sont sélectionnés pour apporter du sang neuf à une équipe qui peut largement faire mieux.
Bien vu. La valeur des joueurs convoqués est incontestable aussi bien sur le plan technique que du point de vue athlétique.
Ce qui intrigue, cependant, c’est cette incapacité à exploiter le génie individuel de ces joueurs pour faire avancer le niveau du jeu collectif de la sélection. Nous avions eu droit, d’un côté, à des prouesses individuelles -sans le moindre impact sur le cours du jeu- et un collectif inexistant, d’autre part.
Aucun but inscrit contre l’Egypte, aucun but face au Nigeria, zéro but devant la Serbie, zéro but contre l’Eire ; les Verts de Saadane ne savent plus marquer de but pendant qu’ils en encaissent 11 en 4 matches.
Un bilan catastrophique pour un mondialiste qui prétend s’opposer aux Anglais, aux Américains et aux Slovènes. Les chiffres comme le rendement attestent que les Verts de Saadane se renforcent pour s’affaiblir. Très difficile de réussir un tel paradoxe à une échelle mondiale.
Par Amirouche Yazid