Les vrais défis du pays: élevons le débat pour sauver l’école

Les vrais défis du pays: élevons le débat pour sauver l’école

«Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié…» Article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme

Le microcosme politique s’est emparé d’une erreur dans un manuel scolaire. Il s’agissait d’un mot, celui d’Israël à la place de celui de la Palestine. Cela a été le signal de la curée. Les autorités ont beau dire qu’il n’y avait aucune manipulation, voire une cinquième colonne, il n’empêche, comme un seul homme on tire à boulets rouges sur la vraie cible qu’est le système éducatif. S’emparer d’un erreur et en faire un fonds de commerce est contre-productif.

Il eut été plus élégant de mettre le manuel sur Internet et le mettre à la disposition de tous les élèves sans exclusif. Cela aurait permis d’éditer chaque année d’une façon mécanique 65 millions de manuels dont la durée de vie ne dépasse pas l’année. Ces manuels coûtent les yeux de la tête aux contribuables cela se chiffre en centaines de milliards. Si seulement l’ouvrage est vendu à un prix minimum de 300 DA, c’est au total 20 milliards de DA sans compter tous les invisibles. Si on donne une durée au manuel, par les temps de vaches maigres, voire même d’intelligence, cela permettra au système éducatif de fabriquer des manuels dignes de ce nom qui pourraient durer au moins quatre ans. Les élèves devant restituer à la fin de chaque année les manuels dans de bonnes conditions. S’agissant des éditeurs on ne regarde pas l’effort qui a été fait dans un délai aussi court pour mettre à la disposition des élèves des millions de manuels qui en définitive ne serviront à rien.

Il eut été plus productif de signaler des nombreuses erreurs concernant les mathématiques, la physique, voire la biologie que l’on limite à une version du XIXe siècle excluant toutes les théories sur les espèces vivantes et les technologies du génome verrou ultime de l’identité. J’aurai pour ma part conseillé -et ce n’est pas trop tard- de faire preuve d’imagination pour tracer le portrait robot de ce que devrait être l’Ecole du XXIe siècle. Dans ce cadre je propose à la réflexion des lecteurs quelques défis du futur et quelques possiblités qui nous permettront de faire le saut qualitatif

Le numérique à l’école

Les Tice (Technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement) font l’objet de nombreuses observations et rares sont les pays à ne pas fournir d’études dans ce domaine. On observe que depuis 10 ans les usages des outils numériques ont nettement progressé. Au Danemark, Royaume-Uni, Finlande, Belgique, Irlande, Espagne, Italie et Hongrie, l’utilisation des outils numériques est encouragée, notamment pour répondre aux besoins spécifiques de trois catégories d’élèves: les élèves en difficulté d’apprentissage, ceux socialement défavorisés et les élèves handicapés. Il faut noter que tous les pays d’Europe du Nord ont fortement investi dans la formation aux outils et usages du numérique de leurs enseignants. Ils sont ainsi convaincus à plus de 70% des atouts du numérique dans les apprentissages des élèves. Aux Pays -Bas, près de 90% des enseignants du primaire utilisent les outils numériques (notamment la plateforme d’apprentissage, Internet et les logiciels de traitement de texte) en faisant manipuler les élèves au moins 8 heures par semaine.

Les outils numériques sont utilisés dans les cours d’une façon «avancée» ou «très avancée» par plus de 50% des enseignants et ceux-ci s’estiment «compétents» pour intégrer ces supports de manière pédagogique dans les activités» (1)

Un ordinateur à 100 dollars pour les pays en développement

Comment faire de l’informatique sans moyens? Le directeur du laboratoire de l’université américaine Massachusetts Institute of Technology (MIT) a dévoilé au Sommet mondial de la société de l’information organisé par l’Organisation des Nations unies (ONU), qui s’est tenu à Tunis du mercredi 16 au vendredi 18 novembre 2015 le prototype de son «ordinateur portable à 100 dollars». La nouveauté vient de l’intérêt porté par les multinationales de l’informatique. Tous les grands acteurs de l’informatique s’intéressent donc à ces nouveaux clients, tels Intel, Hewlett-Packard et même Microsoft, qui a remarqué que tous les ordinateurs à bas prix tournent avec le système d’exploitation libre Linux. Pour pallier les problèmes d’électricité, le SolarLite peut se recharger avec une dynamo de bicyclette et le MIT PC avec une manivelle. (..) Philips développe un ensemble de logiciels et composants à 5 dollars, permettant de produire des mobiles à 20 dollars. A l’heure actuelle, c’est cependant Nokia qui domine dans les nouveaux marchés comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, les Philippines, le Mexique grâce à sa maîtrise des coûts et sa puissance logistique. Ses premiers prix démarrent à 60 dollars.

Un ordinateur portable à 35 dollars pour les élèves indiens

En Inde c’est encore mieux! De l’école primaire à l’université, ils y auront tous droit. Et pour seulement 1500 roupies, voire moins. Un ordinateur portable, dernière catégorie, sorti de l’imaginaire des plus grands génies indiens. L’affaire du siècle! Un ordinateur à 10 dollars? c’est le futur scolaire de l’Inde. Destiné aux élèves indiens, il coûte pour l’instant 35 dollars (!) et son prix devrait baisser dans les semaines à venir. Il pèse 1,5 kg, est doté d’un écran de 5/7/9 pouces, des navigateurs Internet, un lecteur des formats PDF, des installations pour des vidéoconférences, Open Office, Media Player, un port USB… mais pas de disque dur. Ajoutez à ceci un look élégant, entre l’iPad et un PC portable, et un chargeur prévu pour s’adapter aux systèmes électriques faibles de certaines régions pauvres. Ce bijou d’ingéniosité discount a été imaginé par des experts des IIT (Indian Institute of Technology, équivalent des grandes écoles d’ingénieurs) de Kanpur, Kharagpur, Madras et de l’Indian Institute of Science de Bangalore. A l’origine de cet ordinateur low-cost, un pays atteint dans sa fierté: «Ceci est notre réponse à l’ordinateur à 100 dollars du MIT (Massachusetts Institute of Technology)», a déclaré Kapil Sibal, le ministre du Développement et des Ressources humaines.(2)

One Laptop per Child («un portable par enfant») est une association à but non lucratif établie en 2005 qui a pour but de promouvoir «l’ordinateur portable à100 dollars». Chaque entreprise a fait un don de deux millions de dollars et participe aux efforts de l’association en fournissant de l’expertise et des moyens dans certains domaines comme la logistique, la chaîne de fabrication, etc. En octobre 2009, le gouvernement uruguayen de Tabaré Vazquez avait délivré le 380 000e ordinateur, complétant le plan d’équipement des écoliers du pays. En plus des projets dans les pays participants, des projets pilotes à petite échelle ont eu lieu ou ont actuellement lieu dans les pays suivants: Afrique du Sud, Irak, Liban (Sabra et Shatila), Mali. D’autres pays ont manifesté leur intérêt par le passé, mais sans déboucher sur des projets concrets: Égypte, Libye, Nigéria, Tunisie. Le projet a reçu également des critiques concernant l’impact sur la santé et sur l’environnement, notamment à cause des composants utilisés lors de la fabrication de ces ordinateurs.

Mieux encore, on va vers la tablette tactile Au CES,2012 la fondation One Laptop Per Child (Olpc) a dévoilé sa première tablette tactile, la XO 3.0, qu’elle espère être en mesure de commercialiser à moins de 100 dollars la pièce. Au format 8 pouces, elle adopte un processeur Marvell cadencé à 1 GHz, et vient accompagnée d’accessoires tels qu’une manivelle ou une coque à panneau solaire. La fondation Olpc, qui ambitionne de démocratiser l’informatique à des fins éducatives dans les pays émergents, a finalement pris le parti d’abandonner le format PC portable pour se tourner vers la tablette tactile. «Notre objectif était de mettre au point une tablette capable de ne pas consommer plus de 2W, de façon à garantir une autonomie satisfaisante et à permettre l’utilisation de moyens de recharge écologiques», explique Ed McNierney, directeur technique du projet Olpc. «En sus de la tablette, on pourra s’équiper d’une manivelle fonctionnant selon le principe de la dynamo qui, actionnée pendant une minute, alimentera la tablette pour environ dix minutes. Une coque intégrant un panneau photovoltaïque est également proposée.» (3)

Des logiciels éducatifs gratuits pour la maternelle et le primaire

Comment faire fonctionner ces ordinateurs ou tablettes? Là encore l’Internet vient à notre secours si on le sollicite intelligemment: «Les logiciels éducatifs abondent sur Internet. A titre d’exemple Vincent Bonnaure, un enseignant comme vous, propose une série d’applications et de logiciels éducatifs (Windows) destinés aux enseignants intervenant dans les classes de maternelle et du primaire. Des applications gratuites pour toutes les disciplines mathématiques, français, nutrition, culture générale, etc., le choix des disciplines concernées ici est assez large. En plus, ces applications se présentent et fonctionnent comme des logiciels libres, que vous pourrez télécharger facilement (en un clic) et installer sur votre ordinateur. Leur poids varie entre 0,8 et 236 Mo certes, mais la plupart d’entre eux pèsent entre 1 et 1,5 Mo. Ils se téléchargent donc très rapidement et s’installent tous aussi facilement. La possibilité qu’elles offrent de pouvoir travailler hors connexion Internet, est un avantage de taille, surtout pour ceux et celles d’entre vous qui évoluent dans des contextes où l’accès à une connexion Internet de qualité reste encore assez difficile. La plupart de ces activités peuvent être reprises dans une salle de classe en adaptant chaque activité au niveau réel de vos élèves. Des logiciels faciles, libres de droits et gratuits, particulièrement intéressants, fonctionnent sous Windows.» (4)

Qui nous empêche de lancer ce plan informatique pour sauver l’école et nos enfants?

200 000 laptop, c’est 10 millions de dollars soit 10% d’une journée de la rente actuelle!!!!

L’Unesco recommande de parler d’environnement à l’école

L’un des thèmes majeurs que nous devons adopter dans nos programmes est le Développement humain durable. Dans le dernier rapport de septembre de l’Unesco nous lisons: «L’éducation doit se transformer «radicalement» pour relever les défis auxquels l’humanité est confrontée, particulièrement en matière d’environnement, estime un rapport de l’Unesco. En matière d’environnement, il faut changer notre manière de regarder l’éducation», explique Nihan Koseleci Blanchy, porte-parole de l’Unesco à Paris. L’organisation insiste sur la nécessité d’une «alphabétisation écologique», c’est-à-dire une intégration de l’apprentissage des problématiques environnementales dans les systèmes éducatifs. «Les programmes scolaires de la moitié des pays du monde ne mentionnent pas explicitement le changement climatique dans leur contenu», souligne le rapport intitulé «L’éducation au service des peuples et de la planète». Il faut que nos écoles et nos programmes d’apprentissage tout au long de la vie insistent sur les démarches économiques, environnementales et sociales qui contribuent à l’épanouissement de citoyens autonomes, doués de sens critique, conscients des questions de leur temps et compétents». Il est urgent également que les systèmes éducatifs transmettent des compétences de meilleure qualité, qui correspondent aux besoins d’économies en expansion où la panoplie des compétences professionnelles évolue rapidement, nombre d’entre elles étant automatisées. Le Rapport souligne que le nouveau programme mondial de développement recommande que les ministres de l’Education et autres acteurs de l’éducation travaillent en collaboration avec d’autres secteurs. Les interventions sanitaires pourraient être proposées à l’école: selon une estimation, offrir des traitements simples tels que des comprimés de micronutriments à l’école coûte dix fois moins cher que la même opération par le biais d’unités médicales mobiles; – les fermes-écoles pourraient contribuer à accroître les rendements agricoles de 12%, ce qui conduirait à une augmentation durable de la production alimentaire (…)» (5)

Le maître mot dans l’approche graduelle de la réforme est l’humilité, la parole apaisée pour mobiliser tout le monde autour d’une utopie. Je suis sûr que l’enseignement supérieur – les enseignants- peut être d’un grand apport tant il est vrai que l’éducation est un continuum qui va de l’école à l’université. A titre d’exemple, s’agissant de l’enseignement de l’anglais et du chinois, il est urgent de les introduire en force notamment dans les disciplines scientifiques mais de ça on n’en veut pas alors que dans le même temps en France toutes les publications sérieuses sont en anglais! Nous aurons divorcé d’avec nos démons en adoptant la doxa scientifique universelle qu’est la langue anglaise dans le calme et la sérénité. En demandant à nos partenaires notamment chinois de nous aider à mettre en place une université technologique. La France disposerait de 620 collèges et lycées où on enseigne le chinois!

Nous n’avons pas encore exploité toutes les ressources de l’Internet des multimédias. Notre système éducatif se porte mal, c’est de notre effort tous ensemble dans le calme et la sérénité que nous allons faire émerger une école authentique qui n’est assujettie à aucune chapelle, qui n’a de compte à rendre qu’aux Algériens. Une école qui s’inscrit dans la modernité. Nous ne devons avoir aucun complexe ni ‘accabya » mal placée – qu’elle soit de l’Est ou de l’Ouest- pour aller à la conquête du savoir là ou il est,même en Chine… Iqra devrait être notre graal c’est cela le nouveau djihad alors que le monde entame la quatrième révolution celle du Web 4.0. Le terrain de la réalité c’est celui de la science, des mathématiques, de la physique. Nous avons la lourde tâche d’éduquer et de faire en sorte que le cerveau de nos jeunes doit leur permettre par une bonne éducation d’avoir les outils conceptuels qui leur permettent d’être convaincus qu’ils sont partie prenante de la conquête de l’avenir et partant de leurs destins. C’est l’une des conditions qui permettra à nos enfants d’être plus ouverts, plus tolérants et fascinés par l’avenir.

1.//www.education.gouv.fr/archives/2012/refondonslecole/wp-content/uploads/2012/09/consulter_la_comparaison_internationale_sur_le_numerique1.pdf

2. Esther Oyarzun: Aujourd’hui l’Inde. Publié le 27/07/2010

3. //www.clubic.com/salon-informatique-tic/ces/actualite-468578-2012-olpc-xo-3-tablette-100-dollars.html

4.//cursus.edu/institutions-formations-ressources/formation/26019/des-logiciels-educatifs-gratuits-pour-maternelle/#.V9rjDfnhCM8

5. //www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/20160907.OBS7602/l-unesco-recommande-de-parler-d-environnement-a-l-ecole.html