L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, s’est rendu hier en Espagne pour une visite d’État de deux jours dont l’objectif est de renforcer les liens économiques avec Madrid, particulièrement en matière énergétique. Cette visite intervient sur fond de guerre entre la Russie et l’Ukraine, menaçant la stabilité de la livraison du gaz et du pétrole en Europe, mais aussi sur fond de crise diplomatique entre Alger et Madrid avec des répercussions sur le transfert de gaz naturel algérien vers l’Espagne.
Le Qatar a annoncé ce mercredi que son volume d’investissements en Espagne allait être augmenté à cinq (5) milliards de dollars, et ce, en marge de la visite d’État en Espagne de l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani. Ces investissements concernent notamment les secteurs de l’aviation civile, de la construction, de l’énergie et des communications.
Selon Le Figaro, « la visite de l’émir du Qatar doit se poursuivre ce mercredi avec une rencontre avec le Premier Ministre espagnol, Pedro Sanchez, au palais de la Moncloa, siège du gouvernement espagnol. Une douzaine de contrats commerciaux devraient être signés lors de cette rencontre, notamment dans le secteur de l’énergie ».
Il convient de rappeler, dans ce même sillage, que « le Qatar possède les troisièmes plus grandes réserves de gaz au monde et est actuellement le cinquième fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, derrière les États-Unis, l’Algérie, le Nigeria et l’Égypte ».
En effet, en marge de la crise russo-ukrainienne, l’Espagne, comme beaucoup d’autres pays européens, cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz pour éviter les pénuries et les crises. Notons aussi que cette démarche intervient suite à la crise diplomatique entre Alger et Madrid et aux mises en garde de l’Algérie quant à l’éventuelle rupture des contrats relatifs au transfert du gaz naturel algérien vers l’Espagne.
L’Algérie menace de fermer ses robinets de gaz à l’Espagne
Depuis le mois de mars, de vives tensions animent les relations entre Alger et Madrid. Cette crise diplomatique intervient suite au changement de position annoncé par l’Espagne, le 18 mars dernier, concernant le dossier Sahraoui, apportant publiquement son soutien au projet d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.
Ce conflit a eu des répercussions sur le dossier relatif au transfert du gaz algérien vers l’Espagne. En effet, l’Algérie avait d’abord décidé de revoir ses prix pour l’Espagne, puis a évoqué une éventuelle rupture des contrats dans le cas où le gaz algérien livré vers l’Espagne était revendu à des pays tiers.
Dans ce même contexte, rappelons également que l’Italie avait signé plusieurs accords avec l’Algérie, dont celui relatif à l’approvisionnement en gaz naturel algérien, dans le but de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine énergétique. L’Allemagne aussi aurait placé le gaz algérien dans son viseur, tandis que l’Espagne semble s’orienter vers le gaz qatari comme nouvelle alternative d’approvisionnement.