L’espion violeur risque dix ans de prison : Les aveux de l’ex-chef de la cia à Alger

L’espion violeur risque dix ans de prison : Les aveux de l’ex-chef de la cia à Alger

L’ancien chef d’antenne de la CIA à Alger a plaidé coupable dans une affaire de viol commis dans l’enceinte de l’ambassade.

Une affaire gérée exclusivement par la justice américaine. L’ancien chef d’antenne de la CIA à Alger, Andrew Warren, ne nie plus.



Il plaide coupable dans une affaire de viol contre une Algérienne à Alger. Selon un communiqué du département de la justice américain, l’ancien espion américain à Alger a plaidé coupable dans deux accusations fédérales pour «contact sexuel abusif » – ce qui semble être une formule juridique quelque peu alambiquée pour ne pas dire «viol» – et usage illégal de cocaïne et possession d’arme à feu.

La formulation n’en permet pas moins de donner une idée relativement précise de la manière dont l’ancien chef de la CIA s’y est pris pour commettre l’agression sexuelle contre sa victime algérienne.

Le communiqué indique qu’Andrew Warren a admis qu’il avait commis, dans l’enceinte de l’ambassade des Etats-Unis à Alger, un «contact sexuel abusif» avec une femme après l’avoir droguée et rendue inconsciente. Selon le communiqué, il a également admis avoir consommé le 26 avril dernier de la cocaïne avec détention d’un pistolet. La sentence devrait être prononcée le 9 septembre prochain.

L’espion violeur risque une peine maximale de 10 ans et 250.000 dollars d’amende. Andrew Warren pourrait être également condamné à être inscrit comme «délinquant sexuel» pour une période de 25 ans.

Les crimes sexuels de l’ancien chef d’antenne de la CIA à Alger ont été révélés au début de l’année 2009 par la télévision américaine ABC qui avait indiqué que Andrew Warren, ancien chef de l’antenne de la CIA à Alger, avait été démis de ses fonctions et rappelé aux Etats-Unis au mois d’octobre 2008. Deux femmes algériennes l’avaient accusé de les avoir droguées et abusé d’elles alors qu’elles étaient inconscientes.

Ces agressions sexuelles ont été commises à la résidence officielle du chef du bureau de la CIA en Algérie. Des enquêteurs américains avaient perquisitionné dans son appartement et ont découvert des tranquillisants et des cassettes vidéo qui laissaient indiquer que le chef d’antenne de la CIA avait accompli des agressions similaires dans d’autres pays où il était en poste.

LES AMÉRICAINS LAVENT LEUR «LINGE SALE» CHEZ EUX

La chaîne ABC avait rapporté que la «découverte de plus de douze cassettes vidéo montrant l’agent en plein acte sexuel avec d’autres femmes a encouragé le ministère de la Justice à élargir son enquête pour y inclure au moins un autre pays arabe, l’Egypte où l’agent a été en poste plus tôt dans sa carrière».

A l’époque un porteparole du département d’Etat avait indiqué que les Etats-Unis prenaient «très au sérieux toute accusation d’inconduite de quelque membre que ce soit du personnel américain à l’étranger».

Et de fait, l’affaire a été gérée de bout en bout par les Américains qui se sont occupés de leur «linge sale» sans y mêler les autorités algériennes. Yazid Zerhouni, alors ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, avait noté que les deux Algériennes victimes d’agression sexuel n’avaient pas déposé de plainte devant les juridictions algériennes.

Il s’était posé la question de savoir si Andrew Warren était un malade ou bien qu’il faisait son travail d’espion. «Soit c’est un pervers, soit alors c’est un diplomate qui faisait dans le chantage pour opérer des recrutements et faire dans l’espionnage. La gestion de cette affaire dépendra des résultats de l’enquête. S’il s’agit d’un problème de pathologie, le dossier prendra une tournure autre que s’il s’agit d’une affaire d’espionnage… ».

On ne sait s’il existe une quelconque procédure en Algérie, mais l’affaire est traitée avec une certaine célérité aux Etats-Unis où l’on n’évoque qu’une seule victime et non plus deux. Et bien entendu, c’est bien sous l’angle d’un comportement «pervers» que l’ancien chef d’antenne de la CIA est poursuivi.

M. Saadoune