L’état met en place un système de veille : Les 286 milliards de dollars sous surveillance

L’état met en place un système de veille : Les 286 milliards de dollars sous surveillance

L’enveloppe financière consacrée au programme 2010-2014 initié par le Président, ne sera pas jetée par les fenêtres.

C’est le message délivré par Abdelaziz Faïd, directeur du contrôle et de la réglementation budgétaire au ministère des Finances au cours d’un séminaire régional sur la mise en oeuvre du contrôle des dépenses engagées, applicable aux budgets communaux qui s’est tenu dans la matinée de samedi à Béjaïa.

L’historique et conséquente enveloppe financière de 286 milliards de dollars du programme quinquennal 2010-2014 initié par le président de la République ne sera pas jetée par les fenêtres. L’Algérie voit peut-être grand, mais les projets qui doivent être menés à bon port sont à la mesure des défis qu’elle s’est fixés. L’Etat n’a pas lésiné sur les moyens.

Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre? Personne ne pourra se plaindre cette fois-ci. Les moyens mis à la disposition de ceux qui sont chargés de l’exécution de ce programme de développement sont colossaux. Seulement voilà, le droit à la faute est interdit. L’enjeu comme nous l’avions signalé plus haut est énorme.

Il pourrait hypothéquer pour longtemps l’avenir du pays. Pourquoi? «42% des 286 milliards seront destinés au développement humain, c’est vous dire l’importance accordée par les pouvoirs publics à ce programme», a tenu à préciser Abdelaziz Faïd aux 144 participants du séminaire régional sur la mise en oeuvre du contrôle des dépenses engagées applicables aux budgets communaux. Les appétits peuvent s’aiguiser. Pour cela, il faut instaurer des garde-fous.

L’Etat a donc, à cet effet, mis en branle une batterie de textes relatifs au contrôle préalable des dépenses qui seront engagées dans le cadre de la mise en oeuvre du programme quinquennal 2010-2014. Cette rencontre qui, il faut le préciser, est la sixième du genre après Annaba, Béchar, Ouargla, Mostaganem et Sétif, s’est tenue dans cet esprit.

La capitale des Hammadites a eu l’insigne honneur d’accueillir à son tour les wilayas de Bordj Bou Arréridj, Jijel, et Mila.

L’allocution d’ouverture de ce séminaire qui a regroupé les secrétaires généraux communaux des chefs-lieux communaux de daïras, les trésoriers communaux, les contrôleurs financiers et les directeurs de l’administration locale (DAL), a été prononcée par le wali de Béjaïa.

Ali Bedrici a mis au centre des préoccupations des participants le citoyen. «Profitez de ce séminaire pour poser les questions qui s’imposent pour faire face aux préoccupations des citoyens et répondre à leur demande en matière de développement», a déclaré le représentant de l’Etat.

Et justement, cette rencontre qui a été initiée dans le but d’éviter à l’avenir les dérapages liés à la mauvaise gestion et au phénomène de la corruption, est une opportunité à saisir pour les présidents d’APC dont un certain nombre ont eu maille à partir avec la justice lorsqu’ils ne se sont pas tout simplement retrouvés derrière les barreaux.

Comment garantir une meilleure utilisation et rationalisation des ressources, des deniers publics? Comment assurer au citoyen des prestations de services de qualité et à moindre coût? Sans que cela soit la panacée, l’Etat semble avoir trouvé la parade en instituant, dorénavant, le contrôle préalable des dépenses publiques.

Désormais, tout projet doit impérativement être maturé et soumis à l’autorisation préalable du contrôleur financier. L’attribution des marchés publics seront, eux aussi, assujettis à un nouveau dispositif.

Lorsque l’on sait que la plupart des démêlés judiciaires de nos élus et fonctionnaires ont pour origine ce «phénomène», la mesure ne peut qu’être applaudie.

Il ne s’agit pas de mettre sous tutelle les élus du peuple, la mesure tend plutôt à leur éviter des désagréments qui parfois peuvent coûter très cher.

Un des aspects négatifs de la gestion des communes qui se sont endettées, rappelons-le, à hauteur de 22 milliards de dinars, est relevé de manière récurrente par les rapports de l’Inspection générale des finances et de la Cour des comptes. Ces deux institutions mettent en exergue les dépassements dans les dépenses des deniers publics.

C’est ce qu’il faut combattre en priorité. Tous, ensemble. «Vous êtes les acteurs du terrain. Dites-nous ce qu’il faut prendre en charge», a lancé M.Faïd à l’assistance. «De nous tous dépendra la réussite ou l’échec de ce programme. Agissons ensemble pour mener à bien cette tâche», a ajouté le représentant du ministère des Finances.

«J’insiste auprès du gouvernement pour la rationalisation de la dépense publique et la lutte contre le gaspillage des deniers de l’Etat», avait déjà averti le président de la République lors d’un Conseil des ministres qui a eu lieu au mois de septembre 2008. Cette fois-ci, c’est au tour de la commune, cellule de base de la démocratie, d’être éprouvée.

Le défi est double: rationnaliser les dépenses publiques et sortir de la dépendance par rapport aux hydrocarbures. Le message est en principe passé, reste à le mettre en pratique, là c’est une autre paire de manches.

Mohamed TOUATI