Le 18 juillet, à la veille de la finale de la CAN-2019, la CAF (Confédération africaine de football) tiendra son assemblée générale ordinaire. Parmi les points à l’ordre du jour, outre l’adoption des bilans de l’exercice écoulé, il sera question du renouvellement partiel du Comité exécutif de l’instance africaine présidée par le Malgache Ahmad Ahmad.
Plusieurs membres du CE/CF arrivent au terme de leur mandat. Il s’agit du Libyen Jamal El-Jaâfari (Zone Nord), du Sénégalais Augustin Senghor (Zone Ouest A), du Burkinabé Sita Sangare (Zone Ouest B), le Centrafricain Patrice Edouard Ngaissona (Zone Centre), du Tanzanien Leodegar Tenga (Zone Centre) et le Zambien Kalusha Bwalya (Zone Sud). Ces derniers élus en juillet 2017 lors du 40e Congrès de la CAF tenu à Casablanca vont remettre leur poste en jeu.
L’Algérie, absente du staff dirigeant de la Confédération depuis la défaite de Mohamed Raouraoua, en 2017, face au Marocain Fawzi Lekdjaâ compte reprendre une place au sein de l’instance faîtière du football africain. Récemment, des informations ont laissé entendre que la FAF va devoir déléguer un de ses présidents, Amar Bahloul en l’occurrence, pour postuler au siège revenant de droit à la zone UNAF (Nord Afrique) occupée par le Libyen Jamal Al-Jaâfari.
Une «proposition» qui a soulevé moult interrogations au sein de l’opinion footballistique nationale tant l’ex-président de la Ligue d’Al-Tarf ne dispose pas du charisme encore moins de l’expérience pour faire son entrée au sein de la plus chambre de l’exécutif de la CAF. Les tentatives précédentes d’introduire Bachir Ould Zemirli, aujourd’hui hors du circuit du football du fait de son intronisation au niveau du Sénat, ont toutes été vouées à l’échec à cause d’erreurs administratives. La FAF n’ayant à chaque fois pas respecté le timing pour déposer le dossier de candidature de l’homme d’affaires qui parraine aussi le NAHD.
La candidature de Bahloul, à confirmer avant le 31 mai (date limite fixée par la Confédération), a très peu de chance d’aboutir. En termes de casting, la FAF aurait du postuler à ce statut de membre de l’exécutif en présentant tout simplement son président Kheïreddine Zetchi.
Pour plusieurs raisons dont celles liées au lobbying qui «régule» ce genre d’élections. Bahloul n’a pas le poids pour concurrencer les candidatures des autres pays de la région nord-africaine. Les dernières «frictions» étalées en public opposant Bahloul à l’ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua, actuel vice-président de l’UAFA en marge de la finale de la coupe arabe jouée à Dubaï, ne sont pas en tout cas en faveur d’un ralliement des électeurs de la CAF à la candidature de l’Algérien Bahloul. Ce dernier qui se targuait du soutien du désormais très influent Fawzi Lekdjaâ risque fort bien de se casser les dents lors du décompte final. Les rapports Raouraoua-Lekdjaâ n’ont jamais été aussi bonnes depuis que le Marocain a délogé l’ex-membre de l’exécutif de la Fifa de son poste au CE/CAF. C’est l’une des raisons qui a mis le feu lorsque Bahloul était allé serrer la main de Raouraoua. Ce dernier a manifesté vigoureusement sa réprobation du fait que Bahloul est allé le moucharder chez les représentants tunisien et marocain présents à Dubaï. Lors de l’AGO de la FAF tenue le jeudi 3 mai, ses différentes interventions n’ont pas été tendres envers Zetchi et ses collaborateurs. Sa réaction passée et à venir risque de peser grandement dans le scrutin du 18 juillet prochain au Caire.
D’ici-là, la FAF doit réfléchir au meilleur moyen de sauver le soldat Bahloul. Et surtout la face. Une nouvelle déconfiture n’augurera rien de bon pour la suite du mandat de l’actuel bureau fédéral criblé de toutes parts. Outre cette candidature controversée, Zetchi doit aussi désamorcer la «bombe du sud». Les clubs et ligues du Sud algérien ont mis la barre très haut en exigeant le lancement immédiat d’un groupe Sud dans le championnat national amateur. La FAF avait voté, début mai, la proposition de création de deux groupes (sud-est et sud-ouest) en division inter-régions. Ce que Baâmeur, l’increvable président de la ligue d’Ouargla et ses soutiens de la région ont rejeté en bloc. La «performance» des Verts en Egypte ne sera pas non plus sans conséquence sur le règne de l’actuel bureau fédéral qui s’attend, en parallèle, à ce que les clubs des ligues professionnelles haussent le ton.
Le projet d’une Ligue 1 à 18 voire 20 clubs et d’une ligue 2 qui comprendrait le même nombre d’équipes pourra-t-il, seul, assurer à Zetchi et compagnie un été au soleil pas sous les feux nourris de leurs opposants.
En tout état de cause, l’été 2019 s’annonce chaud brûlant pour une fédération qui, en deux ans, d’existence a accompli des pas en avant mais a aussi reculé de plusieurs crans sur les promesses faites en mars 2017.
M. B.