Le général-major à la retraite Khaled Nezzar vient de lâcher une véritable bombe à l’adresse de l’opinion publique en révélant que l’ex-patron du DRS, le général de corps d’armée Toufik, alors en fonction, a assumé toute la responsabilité des activités de son subordonné le général Hassan, à travers une lettre qu’il a adressée au chef de l’Etat, missive restée sans réponse.
« Le général de corps d’armée Mohamed Mediene, alors qu’il était encore en service, avait, à travers une correspondance adressée au président de la République, expliqué les tenants et les aboutissants de cette affaire.
Il avait souligné qu’en tant que chef hiérarchique direct du général Hassan, il était responsable de tout ce qui pouvait être reproché à ce dernier et qu’en conséquence, il en assumait l’entière responsabilité .
Il n’y a pas eu de réponse à ce jour… « dit-il dans une contribution publiée avant-hier par le site électronique algériepatriotique. L’ex-patron du DRS a donc blanchi son collaborateur et a endossé à la responsabilité de toutes les opérations menées par le général Hassan. Une question se pose : le président Bouteflika a-t-il eu connaissance de la lettre ?
Et a-t-on pris en compte cette doléance de l’ex-patron du DRS ? Dans cette lettre, le général Nezzar estime que cette condamnation est « criminelle et infamante ». Selon l’ancien ministre de la Défense, les délits, qualifiés d’infraction aux consignes générales de l’armée, « n’auraient jamais dû relever du domaine pénal ; ils devaient se limiter à l’aspect disciplinaire ». Selon lui, en matière de renseignement et d’opérations secrètes, « la règle pour les responsables qui y activent est de ne jamais dévoiler leurs sources ni les membres des réseaux qui les assistent.
La destruction de documents qui se rapportent à ces aspects peut se comprendre. L’impératif de cloisonnement pour la sécurité et l’anonymat des collaborateurs le commande » ajoute-t-il, suggérant par là que le général Hassan a agi par conviction et non pas pour dissimuler des preuves.
Le général Nezzar se pose la question même du timing du procès qui intervient, selon lui, « à ce moment précis où des turbulences sont constatées au plus haut sommet de l’Etat-la maladie du Président, la course effrénée pour le pouvoir, la lutte des clans et j’en passe ». Aussi interpelle-t-il le président Bouteflika afin qu’il « mette un terme pour le bien de tous et la stabilité de la nation ».
De son côté, l’avocat du général Hassan, MeMokrane Ait Larbi, qui s’est abstenu de toute déclarationà la fin du procès de son client, a décidé de sortir de son mutisme en publiant une longue contribution sur TSA, où il évoque notamment les conditions de son arrestation et la similitude avec le procès du défunt colonel Chabani, exécuté en 1963 par le pouvoir de l’époque, et les violations des droits de son client : « Arrêté chez lui à 21 h 30, il est resté sans l’assistance d’un avocat pendant plus d’un mois.Les ordonnances ne m’ont pas été notifiées pour exercer les voies de recours.Le procureur militaire n’a pas convoqué le général de corps d’armée Toufik.
Et le tribunal n’a même pas statué sur ma demande de renvoi pour convoquer ce témoin capital.Les jugements du huis clos et de la condamnation n’ont pas été rendus en audience publique, en violation des principes élémentaires du Code de justice militaire et du Code de procédure pénale » dit-il.
Et d’ajouter que « le devoir m’oblige à souligner que pour charger le général Hassan, la justice militaire a convoqué un grand trafiquant qui fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt et un officier mis à la retraite par l’accusé pour des raisons que je ne veux pas évoquer, tout en refusant la convocation du général Toufik, chef hiérarchique du prévenu ».
Tout en refusant d’évoquer les débats de l’affaire sur le fondou de commenter la décision de justice, MeMokrane Ait Larbi rappelle les violations des droits de la défense et par ricochet, les deux autres avocats de la défense MesBourayou et Ahmed Touphali Tayeb qui avaient publié dans la presse, à la veille du procès, une déclaration qui n’a pas été du goût de Me Ait Larbi : « Ma position sur cette affaire -et toutes les affaires judiciaires -est publique et je n’ai jamais demandé à un journaliste de garder l’anonymat. Je signe mes déclarations en ma qualité d’avocat.
Quand je veux faire de la politique, je ne me cache pas derrière ma profession, encore moins derrière un prévenu détenu et réduit au silence. Je fais de la politique comme citoyen libre et responsable.
Or, les déclarations politiques dans les affaires judiciaires avant le jugement peuvent certainement servir les intérêts d’un avocat mais en aucun cas ceux d’un prévenu, bien au contraire.Enfin, l’avocat n’est pas l’attaché de presse de son client ni un informateur de journalistes.
À chacun de faire son métier loyalement, avec professionnalisme et dans le respect des règles de déontologie » dit-il. Concernant son client, Me Ait Larbi déplore l’absence des « droits de la défense », de son arrestation jusqu’au « prononcé du jugement » précise-t-il. « Il n’a même pas bénéficié d’un sursis pour lui permettre de se soigner dans un hôpital équipé et de suivre un traitement dans un environnement familial.
En plus de son âge (68 ans), il est atteint de quatre maladies chroniques » affirme-t-il encore, mettant en évidence les propos du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah à l’adresse de son client en 2011 lors de la remise d’une médaille : « Vous avez pu, grâce à votre professionnalisme et l’engagement qui a de tout temps caractérisé votre travail et votre action dans le cadre de la lutte antiterroriste, faire échec à une machination terroriste ignoble, en l’occurrence le double attentat suicide […] épargnant ainsi de nombreuses vies humaines parmi les forces de l’ordre et les citoyens.
Ce comportement intelligent témoigne, à la fois de votre expérience et de votre maîtrise du terrain et prouve, également, la bonne coordination établie entre vos services et les autres forces de l’ordre sur le terrain et votre coopération efficace avec elles, en communiquant des informations fiables d’une manière efficace, ce qui leur a permis de bien se disperser et de réagir énergiquement pour éviter l’acte terroriste vilainement fomenté et faire échec au dessein des criminels qui tentent de semer la peur et l’anarchie au sein des citoyens jouissant de la quiétude et provoquer l’impact médiatique propagandiste.
Tout en valorisant cet acte de bravoure, qui mérite la citation, j’apprécie à leur juste valeur les efforts que vous ne cessez de consentir […] l’institution militaire qui se vante de vous avoir […] Que cette citation soit considérée comme un témoignage de votre mérite… « .