Aïd Al-Adha approche à grands pas, et pour beaucoup d’Algériens, la question du choix du mouton de l’Aïd se pose avec acuité cette année.
Les prix flambent, atteignant des niveaux jamais vus auparavant, avec des moutons vendus entre 60 000 DA et 120 000 DA, soit jusqu’à six fois le salaire minimum garanti (SNMG).
Pour un mouton de qualité moyenne, il faut débourser en moyenne 80 000 DA, un prix inaccessible pour beaucoup de ménages.
Cette flambée des prix s’explique par plusieurs facteurs, dont l’augmentation des coûts d’élevage et la diminution de la production ovine.
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Ceci est bien dommage, car autrefois reconnue comme la terre des meilleures races ovines du monde, l’Algérie possédait un patrimoine ovin d’une richesse inestimable. Ses races diverses, appréciées pour leurs qualités gustatives exceptionnelles et leur productivité remarquable, faisaient la fierté du pays.
Cependant, il est regrettable de constater qu’à cause de diverses problématiques (Mal gestion, manque d’investissement,…), ces races ancestrales sont devenues de plus en plus rares.
La race Ouled Djellal
Par sa large population, la race Ouled Djellal se distingue comme la plus répandue. Arborant une robe d’un blanc immaculé, elle se caractérise par sa laine fine, sa queue élancée, un haut de taille prononcé et des pattes longues et robustes, idéales pour la marche.
Particulièrement appréciée pour la qualité gustative de sa viande, cette race est très demandée durant la période de l’Aïd al-Adha.
La race Doghma
La race Doghma, également appelée El Hamra en raison de la couleur rougeâtre de sa tête, est considérée comme l’une des meilleures races ovines au monde.
Elle se distingue par sa fécondité remarquable. En effet, ces brebis donnent naissance à 2 à 4 agneaux tous les 14 mois, particulièrement lorsqu’elles évoluent dans leur environnement naturel.
Son origine est algérienne, plus précisément les régions de Naâma, El Bayadh et Sud Tlemcen. Sa rareté s’explique en partie par le trafic cette race par les Français durant la colonisation et leur contrebande vers le Maroc.
Selon les dernières statistiques des services de la wilaya de Naâma, plus de 1500 têtes de cette race ont été recensées, dont 800 dans la wilaya de Naâma uniquement. Sa reproduction et son élevage sont assurés par une trentaine d’éleveurs.
La race Sidaoun
Cette race est répandue dans l’extrême sud de l’Algérie. Elle se distingue par sa capacité à marcher et à paître sur de longues distances. Ses couleurs varient du brun au brun clair avec du noir ou du brun et blanc.
Les mâles de cette race atteignent un poids compris entre 45 et 50 kilogrammes, tandis que les femelles pèsent entre 35 et 40 kilogrammes.
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Cependant, cette race est interdite dans le nord par crainte d’un croisement aléatoire avec des races locales.
La race Rembi
La race Rembi a longtemps été classée comme le résultat d’un croisement entre le mouflon (Aroui) du mont Amour et la race Ouled Djellal, car elle possède la morphologie de Ouled Djellal et la couleur du mouflon.
De plus, elle est dotée de cornes robustes. Les béliers Rembi sont des moutons algériens gigantesques, pesant plus de 100 kg et se vendant à plus de 35 millions de centimes.
La race Taadimt
Considérée comme l’une des races ovines les plus fines d’Algérie et du monde selon les experts, Taadimt est une race unique originaire d’Algérie.
Elle a vu le jour en 1919 dans une ferme modèle située dans la ville du même nom, dans la wilaya de Djelfa au sud de l’Algérie. C’est de cette ville qu’elle tire son nom.
À cette époque, une équipe de chercheurs vétérinaires algériens a cherché à améliorer la race Ouled Djellal en la croisant avec la race espagnole Mérinos, connue pour son épaisse toison.
Ce croisement a donné naissance à la race Taadimt, qui a hérité de la robustesse de l’Ouled Djellal, de la qualité de sa viande et de l’abondance de sa laine de la Mérinos.