L’europe admet que l’algérie subventionne le prix de l’énergie

L’europe admet que l’algérie subventionne le prix de l’énergie

Lors de la 21 e session annuelle du forum de Crans Montana, qui se tient actuellement à Bruxelles, le ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, M. Abdelaziz Belkhadem, a exposé la perception de l’Algérie vis-à-vis des questions qui étaient abordées lors de cet événement.

Dans une déclaration à la presse, le représentant personnel du président a indiqué, jeudi, que le problème du double prix a été débattu avec les Européens et qu’il a été convenu que l’Algérie dispose d’un avantage comparatif.

« Les Européens comprennent la nécessité pour l’Algérie d’avoir un prix intérieur pour la consommation des ménages et le secteur industriel à partir du gaz », a-t-il affirmé à l’APS. Le différend entre les deux parties, faut-il le rappeler, est lié aux exigences de l’Union européenne de mettre fin à la subvention du prix du gaz destiné à l’industrie.

L’UE reproche, en effet, à l’Algérie de subventionner le prix des carburants sur son marché local. Mais cette dernière refuse de lever la subvention sur le gaz et d’aligner les prix des carburants sur les prix internationaux pour conserver le seul avantage qu’elle possède, à savoir un prix compétitif de l’énergie. Ceci afin d’attirer plus d’investissements dans le secteur de l’industrie et également de rendre les produits algériens issus de la pétrochimie plus compétitifs sur les marchés internationaux.

Ainsi, si l’on se tient aux déclarations de M. Belkhadem, tout est rentré dans l’ordre concernant ce litige entre l’Algérie et l’Europe, les deux parties restant, toutefois, « très fortement » liées par la coopération énergétique.

Ace sujet, le ministre tient à rassurer sur « la disponibilité de l’Algérie à garantir la sécurité énergétique de l’Europe pour peu que les prix négociés soient des prix qui permettent à l’Algérie de rentabiliser ses infrastructures et de tirer profit de cette ressource financière qui constitue une bonne partie de nos recettes d’exportations », a-t-il affirmé.

« L’Algérie a consenti des investissements lourds pour assurer cette sécurité énergétique de l’Europe, à travers une augmentation substantielle de ses capacités de production et d’exportation dont la construction des gazoducs (GALSI et MEDGAZ) et des infrastructures pétrolières et gazières et attend légitimement un retour sur ces investissements par le biais d’un prix rémunérateur et des contrats permettant d’assurer une sécurité énergétique sur le long terme », a-t-il justifié.

Cependant, un problème demeure et qu’il faut résoudre, a-t-il relevé. « C’est celui de la directive communautaire européenne sur l’Energie qui, a-t-il estimé, devrait prendre en considération les intérêts de l’Algérie et de tous les pays qui alimentent l’Europe en gaz ».

« L’Algérie réitère sa préoccupation par rapport aux difficultés que ses entreprises rencontrent pour l’accès aux marchés européens de distribution de gaz et d’électricité afin de rééquilibrer, un tant soit peu, l’asymétrie des relations avec son partenaire européen », a-t-il martelé.

Apropos de l’Union pour la Méditerranée (UPM), le ministre d’Etat a estimé qu’ »elle ne peut avoir d’avenir que si elle apporte un plus au processus de Barcelone, c’est-à-dire, si les mécanismes financiers mis en place par le processus de Barcelone sont améliorés et si les problèmes politiques pendants trouvent une solution ». Dans ce sens, il a rappelé que le processus de Barcelone est venu après, à un moment où il y avait une lueur d’espoir chez les Européens pour arriver à résoudre le conflit arabo-israélien.

« Il est malheureux de constater que nous n’avons pas évolué d’un iota. Il y a eu une dégradation, puisqu’on parle maintenant du mur, d’implantation de colonies, des différents barrages érigés en terre palestinienne pour empêcher la libre-circulation des Palestiniens et de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et d’une autre autorité à Ghaza », a-t-il déploré.

« C’est-à-dire que la situation s’est aggravée pour le peuple palestinien et nous ne voyons pas l’emprise européenne sur la scène moyen-orientale pour participer activement au processus de paix, bien que les Arabes eurent proposé, en 2002, une initiative de paix », a-t-il expliqué.

« Nous estimons que l’Europe, de par son poids et son influence, devrait s’impliquer dans la relance des efforts diplomatiques en vue d’une résolution juste et durable », a-t-il ajouté, appelant les grandes puissances à « agir pour mettre fin au blocus contre Ghaza et en condamnant les attaques israéliennes barbares contre la flottille de la paix ».

Dans le même ordre d’idées, M. Belkhadem a réaffirmé, à l’occasion de ce forum, que la ville d’El Qods faisait partie intégrante des territoires palestiniens et qu’on ne pouvait pas parler de « Jérusalem ville ouverte ».

Pour l’Algérie, « El Qods-Est fait partie du territoire palestinien et, selon le droit international et les résolutions de l’ONU, on ne peut pas parler de +Jérusalem ville ouverte+ parce que le problème de la souveraineté se posera », a-t-il précisé à la presse.

« Sous qu’elle souveraineté sera cette « ville ouverte », d’autant que nous, en Algérie, nous considérons que la Palestine libérée devra avoir une capitale que les Palestiniens choisiront eux-mêmes bien sûr et qu’El Qods orientale fait partie de la Palestine », a-til ajouté.

« Il se trouve malheureusement que les thèmes dans leurs dénominations n’appellent pas à un débat approfondi comme par exemple sur le problème du Moyen-Orient où on parle de processus de paix depuis 19 ans, c’est-àdire depuis la conférence de Madrid et où on parle également de « Jérusalem ville ouverte » », a-t-il expliqué.

Ferhat Y.