Leurs avis divergent, La COP21 (non)vue par les algériens

Leurs avis divergent,  La COP21 (non)vue par les algériens

Pendant que le monde se mobilise à Paris, à l’occasion de la tenue de la conférence mondiale contre les changements climatiques, COP21, bien qu’elle touche à sa fin, les algériens ne se sentent pas (encore) concernés. Un constat établi, entre autres, sur les différents médias sociaux utilisés en Algérie.

Les commentaires et les publications sur cette conférence se font très rares, bien que l’Algérie y participe. Mis-à-part les commentaires critiquant le positionnement du premier ministre Abdelmalek Sellal sur la « photo de famille » de la COP21 (voir photo en dessous) , les « post » sur le sujet sans quasi-inexistants.

Les artistes algériens se sont distingués par leur…absence. Mohamed El Mazouni s’est néanmoins fait remarqué par une chanson. Connu pour avoir chanté sur tous les sujets, l’artiste s’est permis le « luxe »d’interpeller à sa manière, le président français, François Hollande, en lui demandant de sauver la planète!. Il évoque, dans  un « texte écologiste » (voir vidéo en dessous), la déforestation, et la cruauté des humains envers les animaux, . Par ce « geste », il tente peut être de détrôner le roi de la pop américain, Michael Jackson, décédé en 2009, qui avait chanté son fameux « Earth Song »(la chanson de la terre)…

A défaut de trouver des publications ou des tweets sur les médias sociaux, Liberte-algerie.com a contacté des algériens, pour savoir ce qu’ils pensent de la COP21. Leurs avis divergeaient.

Pour Emir Berkane, responsable du pôle aquatique  du laboratoire de recherche de l’EcoSTAQ spécialisé en écologie des systèmes terrestres et aquatiques (à Annaba), l’algérien est tout simplement un grand pollueur. « Quand on a vu, comme moi, des dizaines de tonnes de macro déchets au fond de nos mers, et des dizaines de décharges à ciel ouvert (comme celle tristement célèbres de Bejaia), et quand on voit quotidiennement des citoyens jeter leurs sacs poubelles loin des bennes, on rit de désespoir », a-t-il déploré.  Et d’ajouter : « L’algérien manque de civisme de conscience écologique, il balance ses packs à usage unique par la fenêtre de sa voiture. Pour lui le tri sélectif est de la science fiction». Pour mettre un terme aux « dépassements », Emir Berkane propose  de  prévoir de lourdes amendes aux pollueurs. Car, selon lui, « l’algérien n’a pas encore pris conscience du danger qu’il engendre en déséquilibrant son environnement et quand il en prendra conscience il sera trop tard ».

Sur les taxes, et amendes imposées sur les pollueurs, Faris, journaliste dans un journal numérique algérien, pense que « si les plus grands pollueurs de la terre font taxent les agents pollueurs, c’est juste pour gagner un peu plus d’argent et après aller polluer dans d’autres pays ».

Quant à Nazim, entrepreneur dans le domaine des TIC, le sauvetage de la terre, selon lui, rentre dans le cadre éducationnel, « la protection de l’environnement devrait être enseignée au sens propre du terme», a-t-il indiqué.

D’autres personnes, vraisemblablement proches des thèses climato-sceptiques, n’ont pas le même son de cloche. C’est le cas de Mahmoud, réalisateur de cinéma. A propos de la COP21 il a indiqué qu’ « elle ne propose rien car elle traite pas les problèmes de la source et se contente d’exposer les conséquences ». Poursuivant son raisonnement, il affirme que « le réchauffement n’est pas vraiment causé que par la pollution, car la terre a déjà connu des vagues de chaleur. Si on prend en considération l’histoire de la planète, auparavant elle était couverte de glace donc le changement n’est pas causé que par l’homme », a-t-il indiqué. D’ailleurs, il pense que « les pays développés ne font rien pour réduire leur industrie et ils nous imposent, nous pays en voie de développement, de faire des efforts ». Le réalisateur algérien va plus loin dans son « scepticisme », en évoquant d’autres arguments pour remettre en cause la thèse qui responsabilise l’homme dans le changement climatique. « On accuse les voitures, mais on ne veut pas dévoiler que les vaches sont plus polluantes». Tout en ajoutant : « Ils ont évoqué que ce changement climatique va causer encore plus de sécheresse et de pauvreté, mais il faut se poser la question: qui est derrière la ruine de la Syrie, et de l’Irak et même le Soudan, qui avait pourtant de gros potentiels agricoles?».