L’évaluation du partenariat Afrique-G8 a marqué le sommet de Muskoka

L’évaluation du partenariat Afrique-G8 a marqué le sommet de Muskoka

La rencontre de Muskoka (Canada) entre les chefs d’Etat initiateurs du NEPAD et leurs partenaires au développement du G8 s’est achevée vendredi dernier après avoir procédé à une évaluation du partenariat depuis son lancement en 2001.

En effet, un rapport a été présenté par le G8 sur les actions qu’il a entreprises en matière d’aide au développement et les engagements formulés durant les différentes rencontres, à commencer par celle de Kanaksis.

De l’avis du ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, le bilan présenté par le G8 fait montre de l’absence d’une vision similaire entre les deux partenaires au sujet de la philosophie des aides publiques pour le développement.

L’Algérie, qui a toujours plaidé la cause de l’Afrique, a présenté un mémorandum résumant ce que le pays a fait dans ce cadre, ses idées dans le domaine de l’amélioration du partenariat entre le G8 et l’Afrique et la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale, a-t-il indiqué.

«Le président Bouteflika a toujours plaidé pour que l’Afrique soit représentée dans la gouvernance mondiale», a-t-il affirmé, arguant de ses potentialités, dont un milliard d’âmes et des possibilités économiques. Le document présenté au nom de l’Afrique fait ressortir les engagements qu’elle a pris dans le cadre de son développement ainsi que les étapes franchies, notamment dans le domaine de la paix et de la sécurité.

M. Messahel a indiqué dans ce sens que l’Afrique a beaucoup fait dans ce domaine depuis 10 ans. Il relèvera que le nombre de conflits, qui était de 13 avant le lancement du NEPAD en 2001, est passé à trois actuellement.

Il soulignera les efforts dans le domaine du développement, rappelant que, dans les années 1990, le taux de croissance économique était «négatif» ; actuellement, il est à une moyenne de 4 à 5% à travers le continent.

L’Afrique a fait des progrès dans la démocratisation des régimes, notamment ces dix dernières années, a-t-il affirmé.

Il a rappelé, dans ce sillage, le contenu de la résolution adoptée à Alger en 1999, qui condamne les coups d’Etat et suspend les régimes nés d’un processus non constitutionnel. Une tendance, qui, selon lui, s’est «raffermie ces dernières années», relevant que «l’Afrique est le seul continent à avoir un mécanisme d’évaluation par les pairs (MAEP) qui permet aux pays africains d’échanger leurs expériences en matière de gouvernance».

S’agissant des aides publiques au développement, l’Afrique estime qu’il est nécessaire qu’elles soient «repensées» afin de mieux cerner les priorités africaines. Comme tout n’est pas sombre, le sommet de Mukoka s’est achevé sur l’annonce publique de consentir des contributions totalisant cinq milliards de dollars en faveur de la santé maternelle et infantile dans les pays en développement.

Quant au Canada, il s’est engagé à fournir 2,75 milliards de dollars américains sur cinq ans pour cette cause L’espoir est aussi manifesté pour que soit fait un bilan plus détaillé sur le partenariat entre l’Afrique et le G8 lors du rendez-vous de l’année prochaine à Paris. Une rencontre est également prévue à New York pour l’évaluation de la déclaration du millénaire pour le développement.

Il est aussi question du prochain sommet de l’UA à Kampala (Ouganda), dont le thème central sera la santé.

L’envoyé spécial à Muskoka (Canada) Amar Rafa