Walid Nekiche 24 ans, jeune issu d’Ath Messaoud, de la commune de M’kira, dans la daïra de Tizi Gheniff, wilaya Tizi Ouzou, étudiant à l’institut de pêche et d’aquaculture d’Alger, revient sur son procès historique, sa détention arbitraire et le calvaire qu’il a vécu à la prison d’El Harach.
Son procès a suscité les réactions de tous les Algériens tandis que ses révélations, continuent d’indigner politiques, défenseurs des droits de l’Homme, le procès est désormais classé dans les annales de la Justice algérienne, de la perpétuité a 6 mois de prison, Walid Nekiche, est maintenant libre. Accrochée à un flanc de montagne couvert de vieux oliviers aux troncs noueux, la modeste maison des Nekiche ne désemplit pas depuis la sortie de prison de leur fils Walid.
Dans un entretien accordé à nos confrères de « Liberté », Walid Nekiche a raconté le cauchemar qu’il a vécu pendant 14 longs mois de détention, revenant d’abord sur le jour de son arrestation, Walid raconte, « J’ai été arrêté le mardi 26 novembre 2019 à la place des Martyrs tout juste avant le début de la marche. Il y avait beaucoup de policiers ce jour-là. Je ne m’attendais pas à être arrêté. Mes camarades avaient fait de la résistance pour me libérer. En vain ».
Avant d’ajouter, « J’ai d’abord été conduit au commissariat de La Casbah, puis à celui de Bab El-Oued où on m’a accablé de procès-verbaux d’audition. Je m’attendais à être relâché au terme de ces deux auditions ».
Walid Nekiche affirme qu’au moment où il attendait qu’il soit relâché, il a été transféré à la caserne de Ben Aknoun, « Là-bas j’ai passé six jours où j’ai vécu l’enfer. Il y avait beaucoup de pression sur moi. Après ce long passage angoissant dans ce sinistre lieu, j’ai été présenté au juge d’instruction du tribunal de Bab El-Oued avant d’être incarcéré à la prison d’El-Harrach ».
Walid Nekiche : Le réquisitoire du procureur m’avait abattu
Abordant le jour de son procès historique, Nekiche a révélé, « le réquisitoire du procureur général m’avait abattu », rappelant que le procureur avait requis perpétuité à son encontre. « Heureusement, je ne me suis pas effondré parce que j » ai été convaincu que les avocats étaient décidés et bien outillés pour faire tomber les accusations fallacieuses retenues à mon encontre. Pour mes parents, il fallait que je tienne le coup », raconte-t-il.
5 jours après sa libération, Walid Nekiche se sent aujourd’hui soulagé, il a retrouvé sa famille, et ses amis, mais il s’est montré reconnaissant envers tous ceux qui ont été de son côté, « Maintenant, je suis quand même réconforté de voir tant de personnes venir me soutenir. Je savais que la mobilisation pour ma libération et celle de tous mes codétenus n’allaient pas s’estomper », ajoute-t-il avec beaucoup d’émotions.
Walid Nekiche espère désormais un acquittement définitif, il veut que son casier judiciaire redevienne propre, afin qu’il puisse reprendre tranquillement ses études, « je veux terminer ma troisième année et prendre la mer pour une année de formation pratique, car je suis étudiant dans la filière navigation ». A-t-il conclu ?
Les internautes et les militants algériens, visiblement émus par ses révélations, continuent à demander l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante afin de lever le voile sur cette affaire, et situer les responsabilités.