Dans l’affaire dite «affaire Bismuth», Nicolas Sarkozy, ancien président français, a été condamné le mercredi 17 mai en appel à Paris à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence. C’est une première pour un ancien président de la République française de recevoir une telle sanction.
En effet, en 2014, Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, son avocat historique, et Gilbert Azibert, ancien haut magistrat, ont été reconnus coupables d’avoir noué un «pacte de corruption». La cour d’appel de Paris a confirmé la peine prononcée en première instance le 1er mars 2021, ce qui rend Nicolas Sarkozy inéligible pendant trois ans.
De plus, une interdiction d’exercer pendant trois ans pour Thierry Herzog a également été prononcée. La cour d’appel de Paris a précisé que la peine se déroulerait à domicile, sous bracelet électronique. Cependant, l’avocate de l’ancien président, Jacqueline Laffont, a annoncé former un pourvoi en cassation, et a déclaré que son client est innocent des faits qui lui sont reprochés.
Cette décision de justice était attendue, puisque Nicolas Sarkozy sera rejugé en appel à l’automne dans une autre affaire : le financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. L’ancien président est également sous la menace d’un troisième procès retentissant, le parquet national financier a requis jeudi dernier son renvoi en correctionnelle dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Affaire des écoutes: Nicolas Sarkozy condamné en appel à trois ans de prison dont un an ferme #AFP pic.twitter.com/yKtrVOKNbb
— Agence France-Presse (@afpfr) May 17, 2023
Une condamnation inédite pour un ex-président de la république
En outre, Nicolas Sarkozy est le premier ancien président de la République française à être condamné à de la prison ferme. Son ancien mentor et ancien président, Jacques Chirac, s’est vu infliger en 2011 deux ans de prison avec sursis dans un dossier d’emplois fictifs à la ville de Paris.
De plus, Nicolas Sarkozy, toujours dans la tourmente judiciaire, a écouté la décision de la cour d’appel de Paris, assis sur le banc des prévenus, la mâchoire serrée. À la barre, il a réaffirmé n’avoir « jamais corrompu qui que ce soit ». Il est ressorti de la salle d’audience sans faire de déclaration.
La cour d’appel de Paris a été sans pitié pour l’ancien président Nicolas Sarkozy. Cette condamnation est une première en France pour un ancien président de la République. Elle est venue ponctuer une affaire qui a été scrutée par les médias et l’opinion publique.
L’influence présumée de Nicolas Sarkozy sur des magistrats pour obtenir des informations sur une enquête le concernant, a mis à mal l’image de l’ancien président, déjà ternie par d’autres affaires. Les Français ont été ébranlés par cette affaire qui porte atteinte à l’intégrité de la justice et de la démocratie.