Les participants à journée d’étude sur l’enlèvement d’enfants en Algérie et sur les mécanismes de lutte contre ce phénomène ont considéré, samedi à Biskra, que « l’exagération médiatique de ces affaires est hautement nuisible pour la société et pour la santé publique ».
Le traitement exagéré, par les médias, des cas d’enlèvement d’enfants « diffuse un sentiment collectif de confusion et de peur, nuisible à la cohésion de la société et peut laisser penser que les kidnappeurs sont partout », a estimé Kamel Debla, psychopédagogue, au cours de cette rencontre qui a réuni des sociologues, des psychologues, des médecins et des juristes.
Pour Amine Cheni, chirurgien néphrologue, la diffusion de scènes d’extrême violence contre les enfants « peut même entraîner chez certains des troubles somatiques ».
Les participants à la rencontre ont préconisé, pour mieux aborder médiatiquement les affaires d’enlèvement, une « communication rapide et des informations ‘correctes’ de sorte à éviter l’exagération et de couper court aux rumeurs ».
Ils ont également appelé à mettre en garde les enfants contre les comportements suspects, notamment de personnes étrangères, en associant les établissements scolaires et les centres de formation.
L’accent a été mis sur l’importance du dispositif juridique mis en place en Algérie pour la protection des enfants contre les crimes, dont l’enlèvement, et la célérité des services de sécurité dans la répression de ce type de criminalité.
Le président de la ligue algérienne des droits de l’Homme, Mokhtar Bensaïd, a considéré que les médias ont « un rôle éminent » dans la sensibilisation et peuvent constituer un des mécanismes pouvant « contrer ces crimes étrangers à la société algérienne ».
Cette rencontre, organisée à la salle de réunions de la wilaya, a été initiée conjointement par la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme et la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme.