C’est demain que le projet de loi sur les hydrocarbures sera présenté par le ministre de l’Energie devant les députés de l’Assemblée nationale. A la veille de sa présentation, les députés sont partagés sur son contenu. Si l’opposition ne manque pas de cribler de critiques le texte de loi, les députés de la majorité, quant à eux, ne trouvent guère matière à le critiquer pour certains, alors que d’autres demeurent perplexes à son sujet.
Les députés de la Commission des affaires économiques de l’APN, qui ont eu à recevoir des explications de moult experts et responsables, ont tempéré après coup leurs critiques. C’est du moins ce qui ressort des positions de plusieurs députés de la majorité contactés par nos soins. « Je salue comme beaucoup de députés de mon parti les réformes contenues dans la loi sur les hydrocarbures surtout en matière de renforcement du rôle de la compagnie Sonatrach et l’encouragement de ses partenariats avec les étrangers, dans le but ultime de relancer la production en Algérie », explique à Reporters un député FLN.
Un député du RND, membre également de la commission économique soutient, quant à lui, que « le texte sur les hydrocarbures est plus que nécessaire pour le pays ». Son argument est qu’il aura pour objectif « de corriger les anciennes erreurs dans la législation relative aux hydrocarbures ».
Les sceptiques parmi les parlementaires de la majorité expriment quelques interrogations. C’est le cas d’un député FLN qui s’est interrogé sur l’utilité d’autoriser Sonatrach, dans le cadre de ce texte, à conclure des marchés sans le recours aux appels d’offres. Un autre député du même parti s’est interrogé sur les motifs de l’amendement de la loi sur les hydrocarbures, d’autant que le principal problème auquel fait face le secteur réside dans l’aspect fiscal. Le même parlementaire s’est interrogé sur la transparence et l’efficacité de la gestion de la compagnie.
Des députés indépendants sont également sceptiques quant au bien fondé du texte de loi en question, à l’instar d’un parlementaire qui exprime des appréhensions par rapport à l’aptitude du projet de loi à prendre en charge les problèmes de la récession de l’activité d’exploration et de la baisse du niveau des réserves et des exportations pétrolières en Algérie.
Côté opposition, les critiques ne manquent pas. Plusieurs députés FFS contactés par nos soins préviennent contre les menaces qui pèsent « sur le patrimoine du peuple et la souveraineté nationale». « Il s’agit là d’une atteinte grave à la fois au patrimoine de notre peuple et à sa souveraineté nationale», estime un député FFS qui a qualifié le gouvernement de Noureddine Bedoui « d’illégal et d’impopulaire et le Parlement de non représentatif ».
Un député du Mouvement de la société pour la paix (MPS) soutient que le projet de loi des hydrocarbures vise à instituer « des contrats de gré à gré et prévoit une révision de la fiscalité au lieu de revenir à la loi de 1986 qui consacre le contrat de partage de production ».
Quoi qu’il en soit, c’est demain, en plénière, que les députés devront s’exprimer par rapport à ce texte de loi controversé.
Nadia Bellil