Pour autant qu’elle en ait la ferme détermination, en réclamant notamment l’application des conventions internationales dont elle est signataire, l’Algérie détient de sérieuses possibilités de se réapproprier les « sommes assez importantes » qui lui ont été dérobées.
Commentant le phénomène de la corruption qui s’est installé et prospéré en Algérie, dés les premiers moments de son indépendance, l’expert international en gestion des risques, Seddik Nekkache, rappelle que celui-ci a débuté durant le pouvoir du président disparu, Houari Boumediene, une période durant laquelle, dit-il, il a commencé à être procédé à des importations « massives et diverses» d’usines clés en mains.
Reçu, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le professeur Nekkache rappelle qu’en dépit d’une loi promulguée en 1978, interdisant la présence d’intermédiaires dans le commerce extérieur, les délits de surfacturation et d’octroi de commissions ont continué de progresser de façon exponentielle sous tous les régimes qui se sont succédés..
« Ce poison », explique-t-il, a développé ses ramifications, autant en Algérie qu’à l’international, particulièrement en France où, signale-t-il, un certain nombre de ces intermédiaires véreux a pu trouver refuge « pour digérer les sommes colossales qui ont été spoliées ».
Sur les quelque 1.000 milliards de dollars investis dans le pays durant une période de 20 années, l’intervenant confirme que 10% de cette somme, environ 100 milliards, ont été l’objet de détournements sous des formes les plus diverses.
Sans s’aventurer à donner plus de détail, celui-ci observe qu’au travers des différentes poursuites qui sont en train d’être opérées, le processus de récupération de l’argent qui a été volé au pays « est déjà enclenché ».
Commentant, par ailleurs, la crise politique à laquelle fait face la Nation, l’invité met en avant deux options : soit, déclare-t-il, on choisit la voie de l’autoritarisme et donc celle d’une transition « imposée », soit on va vers une transition négociée par des personnes élues, « la voie la plus sage », parce que tenant compte de la « primauté du peuple ».