La projection du documentaire « Résistantes » de Fatima Sissani qui devait avoir lieu samedi dans le petit village de Sainte-Livrade sur Lot, dans le Lot et Garonnedans le cadre d’un programme de rencontres organisé par (AOC de l’égalité, Ancrage en partage, Rahmi, Alifs, Cinéma L’Utopie) a été empêchée suite aux menaces proférées par le Rassemblement national, d’une partie de la communauté harki et des pieds noirs, précise ce dimanche 24 novembre le quotidien francophone El Watan.
« Nous souhaitions donner la parole à des femmes engagées, d’hier à aujourd’hui. Mais il semble malheureusement que l’Histoire soit encore trop douloureuse pour pouvoir engager un dialogue serein. Nous n’avions pas d’autre objectif que d’ouvrir un espace de dialogue, respectant la dignité de tou.te.s, et surtout pas d’encourager des discours haineux, encore moins des actes de violence », a-t-on écrit sur la page Facebook du Cinéma Utopia.
La réalisatrice du film documentaire Fatima Sissani s’est également exprimé sur l’annulation de : « Face aux menaces du Rassemblement national, d’une partie de la communauté harki et des pieds noirs, il m’a été très fortement conseillé de renoncer à me rendre à cette projection sauf à accepter, comme proposé par le commandant de gendarmerie d’y aller sous la protection d’un escadron de policiers (…). A son tour le directeur du cinéma qui souhaitait tout de même maintenir la projection a dû finalement y renoncer en raison des menaces que ces extrémistes ont continué à faire peser sur le cinéma. In fine, le cinéma lui-même a fermé ses portes aujourd’hui. Stupéfiant. Evidemment, cette horde d’ignares n’a même pas vu le film. Car alors ils auraient découvert qu’à aucun moment les Harkis ne sont mentionnés et qu’il ne s’agit pas d’une apologie du FLN. Ce film est une ode à la résistance à l’oppression. Mais 50 ans plus tard, il demeure toujours impossible pour certains d’entendre que la colonisation française en Algérie constitue un génocide doublé d’un »sociocide ». Impossible d’entendre parler du FLN dans des termes autres qu’injurieux et méprisants. Tant que l’Etat français ne reconnaitra pas et ne condamnera pas l’ampleur du crime colonial et des horreurs commises par l’armée française pendant la guerre d’Algérie, nous serons confronté.e.s à ce type de situations ».