L’habitat, l’éducation, le commerce et l’intérieur bjet aujourd’hui des questions des sénateurs, Quatre ministres à la barre

L’habitat, l’éducation, le commerce et l’intérieur bjet aujourd’hui des questions des sénateurs, Quatre ministres à la barre

Bien après la fin du feuilleton des 19, les Algériens parleront de leur sécurité, de la scolarité de leurs enfants et de leur pouvoir d’achat.

Quatre ministres, parmi les «plus exposés», répondront aujourd’hui aux questions des sénateurs. L’intérieur, dont le premier responsable est certainement interpellé par les récents développements sur le front des violences, l’Education nationale qui croise les doigts, dans l’espoir de réussir la signature de la charte d’éthique et de déontologie avec les syndicats d’enseignants, l’habitat, interpellé par l’impatience des souscripteurs Aadl et la polémique sur le LPP, le commerce qui a jeté un pavé dans la mare avec des déclarations fracassantes, tous les détenteurs de ces portefeuilles seront donc face aux élus de la chambre haute, mais également aux médias nationaux.

Il devront donc s’expliquer sur beaucoup de sujets censés intéresser les citoyens, bien plus que les polémiques politiciennes qui agitent le microcosme politico-médiatique ces derniers jours. En effet, l’initiative des 19 qui a, un temps, occupé le devant de la scène va s’effacer devant les préoccupations quotidiennes des Algériens. La sécurité, notamment celle des enfants et des femmes, a fait «un bond» dans l’actualité, constituant un sujet très abordé au sein de la société. En effet, les chiffres des agressions contre les femmes et les enfants, qui font état, faut-il le rappeler de plus de 1200 mineurs violentés en un seul trimestre et quelque 3000 femmes annuellement. Des cas d’agression très récents viennent rappeler à la société le ras-le-bol sur ces questions.



La hantise des grèves

Un ras-le-bol qui s’exprime d’ailleurs par des marches spontanées et une large indignation à chaque crime commis contre des catégories de la société. La médiatisation de ces actes répréhensibles, via les chaînes de télévision et les réseaux sociaux, accentue la pression sur le ministre de l’Intérieur appelé à répondre à une demande sociale de sécurité qui se fait pressante.

Les Algériens, faut-il le noter, n’ont pas que le souci de la sécurité. Ils sont des millions de parents d’élèves à tenir leur ventre à chaque début de semaine et à chaque communiqué rendu public par les syndicats de l’Education nationale. Le dernier en date, celui du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) qui menace d’une grève à partir du 18 novembre prochain, n’est pas pour les tranquilliser. L’exigence de la qualité de l’enseignement pour leurs enfants est mise en veille depuis l’apparition du cycle infernal des grèves des enseignants des trois paliers de l’Education nationale. Cela pour dire qu’autant le stress est important dans cette importante frange de la population, autant la demande en faveur d’une année scolaire sans incidents est très forte. La ministre de l’Education qui «milite» pour une Charte d’éthique qui mettrait l’intérêt de l’école au-dessus des enjeux syndicaux, doit expliquer l’«échappée» du CLA et rassurer quant au succès de la prochaine rencontre ministère-syndicats pour la signature de la fameuse charte. Jusque-là, Mme Benghebrit a su mener sa barque, mais les parents d’élèves ne veulent pas crier victoire de sitôt. Parmi ces parents d’élèves, il en est beaucoup, des centaines de milliers, qui ont le regard braqué sur les chantiers de l’Aadl. Et d’autres, moins nantis sur le programme de logements sociaux locatifs et les plus jeunes qui souhaitent que l’Etat n’abandonne pas ses investissements dans le secteur de l’habitat. Sur ce chapitre, l’attente, la frustration et le stress sont aussi présents que dans l’éducation et la sécurité. Il faut dire que la population algérienne concernée par le succès de tous les programmes de l’habitat est très importante. Le gouvernement a effectivement très largement réussi son pari contre la crise du logement, mais la demande en ce produit social ne cessera certainement pas, ce qui en fait un sujet de préoccupation permanente de larges franges de la société, cela sans oublier les souscripteurs à l’Aadl 2 qui attendent leurs logements et certains commencent déjà à douter de la parole du gouvernement.

Qu’en est-il de l’Aadl 3?

Des retards, il y en aura forcément, c’est son ampleur qui pose des problèmes aux millions d’Algériens. Ceux qui sont en attente d’une habitation, ajoutés à ceux qui caressent le rêve de figurer sur les listes de l’Aadl 3 et 4, dont on ne sait absolument rien du tout, notamment avec cette crise financière qui pointe à l’horizon. Tout ce beau monde, parents d’élèves, parent tout court, souscripteurs à l’Aadl attendent de pied ferme les explications du ministre du Commerce. Tous ces Algériens voudront savoir où va l’argent du commerce extérieur, qui en profite? Pourquoi le ministre parle de tricheurs sans les nommer? En fait, la récente polémique sur les surfacturations, dont la principale victime est le consommateur, n’est pas passée inaperçue. Les révélations et les «contre-révélations» du ministre du Commerce ont choqué les Algériens qui en arrivent à se demander, comment des aventuriers peuvent passer à travers les mailles des filets de nombreuses instances de contrôle public pour leur vendre des marchandises au double de leur valeur réelle. La question est d’autant plus pertinente que l’ensemble des citoyens sait qu’il lui sera bientôt demandé de contribuer, d’une manière ou d’une autre, à l’effort de «rationalisation» des dépenses. Bekhti Belaïb est, de fait, un personnage central dans l’équation gouvernementale et les Algériens s’intéresseront sans doute à ce qu’il dira dans le futur. Ainsi, la sécurité, l’éducation et le commerce sont les véritables thèmes qui continueront ces prochains mois, même ces prochaines années, à occuper les esprits des Algériens. Ces trois départements, dont les premiers responsables s’exprimeront aujourd’hui devant les sénateurs, sont aux yeux des Algériens, bien plus importants que les questions de pouvoir, qui agitent présentement la scène nationale. La famille algérienne sait faire la part des choses et parions que bien après la fin du feuilleton des 19, les Algériens parleront de leur sécurité, de la scolarité de leurs enfants et de leur pouvoir d’achat.