Après avoir été vivement critiqué suite à la publication de son rapport sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie », l’historien français Benjamin Stora a répondu aux critiques dans une tribune publiée dans le Quotidien d’Oran.
Dans une tribune publiée ce lundi, 25 janvier, dans le Quotidien d’Oran, l’historien français Benjamin Stora a répondu aux critiques et aux reproches qu’a suscités son rapport sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie », remis, le 20 janvier passé, au Président français, Emmanuel Macron.
Benjamin Stora a défendu la « méthode » de son rapport, jugeant qu’elle a privilégié « l’éducation et la culture par la connaissance de l’autre ». « J’ai simplement proposé dans mon rapport une méthode qui est la mienne depuis longtemps », a-t-il soutenu en détaillant qu’il s’agit de « connaître les motivations, la trajectoire de tous les groupes de mémoire frappés par cette guerre dévastatrice », et ce afin « de faire reculer les préjugés et le racisme ».
Par ailleurs, l’historien a estimé que « les discours d’excuses ne doivent pas être des mots prononcés un jour pour se débarrasser le lendemain d’un problème si profond », regrettant toutefois, le retard pris en France ainsi qu’en Algérie concernant « ce travail d’éducation ».
Le rapport Stora vivement critiqué
En Algérie comme en France, le rapport de Benjamin Stora a été pointé du doigt et critiqué quant à sa pertinence. En effet, le politologue et historien français Olivier Le Cour Grandmaison a estimé que ce rapport est passé à côté de certains points essentiels, notamment la question de l’accès aux archives et la question des crimes coloniaux.
Pour sa part, le Président du Mouvement de la société pour la Paix (MSP), Abderrazak Makri, a dénoncé le contenu du rapport Stora jugeant qu’il laisse croire qu’il ne s’agit pas d’une colonisation mais plutôt de « l’histoire de deux groupes de personnes qui se disputent une terre commune entre eux ».
Tandis que la fondation du 8 mai 1945 a estimé que le rapport de l’historien français « n’a pas été à la hauteur des attentes du peuple Algérien », notant qu’il n’a pas pris en compte « la principale revendication historique des Algériens, à savoir la reconnaissance par la France des crimes commis durant la colonisation de l’Algérie », a rapporté le journal francophone Liberté.