L’hybridation féconde dans l’œuvre du compositeur Mohamed Iguerbouchene

L’hybridation féconde dans l’œuvre du compositeur Mohamed Iguerbouchene

L’ »hybridation féconde » dans l’œuvre du grand compositeur algérien Mohamed Iguerbouchene (1907/1966), a été au cœur d’une conférence animée, vendredi à Tizi Ouzou, par le musicien et neurologue Mouloud Ounnoughrne.

Intervenant à l’occasion de la troisième édition du concours de musique instrumentale classique organisé par l’association Mohamed Iguerbouchene en collaboration avec la direction de la culture, M. Ounnoughene à mis en exergue, le métissage entre les différents styles musicaux dans l’œuvre d’Iguerbouchene.

« Mohamed Iguerbouchene avait une exceptionnelle maîtrise de l’art de la fusion et de la confrontation des différents styles musicaux dans ses compositions » a-t-il relevé. A ce titre son catalogue musical, a-t-il ajouté, constitue une œuvre « incommensurable » et « éclectique » qui mérite une attention toute particulière.

Le conférencier fera remarquer que non seulement ce compositeur originaire de la localité d’Aghribs (Tizi-Ouzou), a composé dans toutes les formes musicales allant de la mélodie à la rapsodie et des poèmes symphoniques au concerto, mais il a aussi puisé dans les autres cultures en utilisant notamment des rythmes latino-américains et afro-cubains, ce qui a fait toute la richesse de son œuvre.

Ce syncrétisme entre les différentes traditions musicales européennes, africaines et américaines se retrouve notamment dans sa musique « Blue dream », composée en 1937, qui exprime bien ce métissage étant constituée d’une « fusion à plusieurs étages dont le rythme est inspiré du folks trotte (mouvement jazz) avec introduction d’une partition de batterie ce qui était nouveau à cette époque et une démarche avant-gardiste de la part d’Iguerbouchene », a relevé le conférencier.

Attaché à son Algérie et à sa région, la Kabylie, il a également introduit des rythmes de son pays dans ses musiques tel que  » Danse berbère « , Sérénité montagnarde », « cimes » et « Danse mauresque N 4 », a souligné le Dr Ounnoughene.

Toutes ces versions musicales et ces métissages dans l’œuvre d’Iguerbouchene, offrent à l’auditeur qui cherche de nouvelles émotions et sensations et esthétiques, une autre issue, une « alternative à la rengaine du chant redondant », a souligné le Dr. Ounnoughene, qui a estimé que ces combinaisons sont « un magma innovant et très intéressant à découvrir ».

Le concours Mohamed Iguerbouchene abrité par la maison de la culture Mouloud Mammeri, se poursuivra demain et la remise des prix est prévue dans l’après-midi avec en clôture un concert de musique classique instrumentale.