Liberté de culte en Algérie – Le Département d’état américain revient à la charge

Liberté de culte en Algérie – Le Département d’état américain revient à la charge

C’est un autre rapport du Département d’Etat américain que les autorités algériennes, comme cela a été souvent le cas ces derniers mois, ne vont pas apprécier. Mercredi dernier, l’équivalent américain du ministère des Affaires étrangères s’est fendu d’un rapport sur les libertés religieuses dans notre pays.

Le Report on International Religious Freedom ne recèle pas, en effet, que des louanges à l’Algérie dont «les pratiques du gouvernement limitent les libertés de culte», a conclu l’administration de John Kerry.

Ce n’est pas tant les Algériens qui posent problème, ces derniers, du point de vue américain, tolèrent les étrangers et les citoyens pratiquant d’autres religions que l’islam.

Ce sont plutôt des considérations bureaucratiques et des pratiques du gouvernement algérien qui limitent les libertés religieuses dans le pays où les Américains ont, disent-ils, recensé des atteintes à la liberté de culte dont des poursuites judiciaires contre des individus n’observant pas le jeûne du mois de Ramadhan, voire des personnes accusées de prosélytisme. Des pratiques, remarquent les Américains, en contradiction avec la Constitution de notre pays qui garantit pourtant le droit inviolable à l’opinion et à la foi, mais dans les faits ont, par exemple, valu une condamnation judiciaire à un citoyen et un harcèlement à un autre.

Les analystes du Département d’Etat américain rappellent, en effet, les cas de Mohamed Ibaouene, un chrétien condamné en 2012 à un an de prison pour tentative de conversion d’un musulman, et celui d’Abdelkrim Siaghi, un converti au christianisme condamné en 2011 à 5 ans de prison pour «offense au Prophète».

Sur les 38,8 millions d’Algériens, plus de 99% sont des musulmans sunnites, rappelle le document qui estime à moins de 200 juifs et entre 20 000 et 100 000 chrétiens vivant en Algérie, la majorité d’entre eux vivant dans les grandes villes telles que Alger, Oran et Annaba.

Les entraves que rencontrent les associations à caractère religieux pour obtenir un statut légal sont similaires à celles auxquelles font face d’autres entités non religieuses, des organisations de la société civile, non gouvernementales et d’autres, rapporte l’administration de John Kerry.

Généralement, pour éviter d’avoir à faire à la justice et la société, les chrétiens et les juifs d’Algérie sont obligés d’adopter un «profile bas», estiment les rédacteurs du rapport qui ne manquent pas de rappeler certains principes fondamentaux de la Constitution algérienne qui stipule par exemple que sont exclus les non-musulmans de la course à la présidence de la République ainsi que d’autres principes qui, entre les lignes des nombreux paragraphes du rapport, leur semblent incongrus.